La France s’est imposée 1-0 face aux Argentins, lors de ce quart de finale organisé à Bordeaux, vendredi 2 août. Si la rencontre s’est soldée dans un climat électrique, l'avant match faisait planer une ambiance amicale, dans un stade aux couleurs du drapeau tricolore.
Comme un air de déjà-vu. Deux ans après la Coupe du monde 2022, la France et l’Argentine se sont de nouveau affrontées hier soir, vendredi 2 août, dans le cadre du tournoi de football olympique, organisé en partie à Bordeaux. Et cette fois, l’issue n’est pas la même : c’est la France qui s’est imposée face aux Argentins (1-0). “Une revanche” pour les supporters tricolores, mobilisés plusieurs heures avant le début du match.
À 19 heures pile, les portes du stade Matmut-Atlantique se sont ouvertes devant des dizaines de supporters impatients. Parmi les premiers, un couple de retraités : Michel et Martine. Originaires de Mont-de-Marsan dans les Landes, ils ont assisté au match opposant les équipes féminines du Brésil et de l’Espagne. “Aujourd’hui, on soutient la France. Et on n'est pas les seuls, il y a beaucoup de supporters.”
Thierry Henry, “la légende”
Béret sur la tête et drapeau tricolore en guise de cape, Michel avoue ne pas bien connaître les noms de tous les joueurs présents ce soir. Lui vient essentiellement pour l’entraîneur de ces athlètes, Thierry Henry. “Ce mec, c’est une légende. J’espère qu’on pourra le voir”, s’impatiente-t-il, nectarines et sandwichs à la main, prêts à être mangés dans les gradins.
Ce match, c’est la revanche de la France face à l’Argentine. Il faut que Messi s’en souvienne.
Caroline,supportrice originaire de Bruges, en Gironde.
Loin derrière, à proximité de food-trucks de burgers, grillades et pop-corn, Caroline attend l’arrivée de son groupe d'amis. Aussi motivée que Michel, la quadragénaire a aussi mis le paquet sur sa tenue. Du bleu, du blanc et du rouge figurent sur ces vêtements, ses lunettes de soleil et sur des fausses fleurs attachés à sa chevelure blonde. “Aujourd’hui, je me suis mise exprès en télétravail, il fallait que je gagne du temps pour me préparer”, confie la gestionnaire de paie. “Au boulot, j’ai trois écrans, mon téléphone et une télévision pour suivre les Jeux olympiques, avoue Caroline. J’aime tous les sports, la natation, la gymnastique et bien sûr, le football.”
Quelques supporters argentins
Au même moment, une dizaine de drapeaux bleus, blancs et jaunes manque de se coincer dans les pins maritimes. Chez les Argentins, la bonne humeur et l’impatience se font aussi ressentir. Originaire de Mendoza, en Argentine, German avance : “Le football, c’est notre religion. Ici, on est venu chercher la médaille d’or !” affirme avec conviction cet œnologue fraîchement installé à Poitiers.
Le résultat du match lui importe moins. Lucrecia, elle, est surtout venue pour voir son joueur préféré. “J’ai hâte de voir Julián Álvarez, je suis sa plus grande fan”, confie cette ingénieure établie à Orléans, elle aussi originaire de Mendoza. Difficile pour cette trentenaire de cacher son excitation, à deux heures du coup d’envoi. “Même si on est en minorité, il y a une très bonne ambiance.Tout le monde veut des photos avec nous ! On est les champions !”
Ça, c’est l’esprit des Jeux !
Stéphane,supporter originaire de Saint-Michel-sur-Orge, dans l’Essonne
À lui aussi, rien ne saurait lui enlever son sourire. “On m’a offert mon billet pour Noël, et maintenant j’y suis!, se réjouit Stéphane, fraîchement arrivé sur le parking du Matmut-Atlantique avec sa famille. Originaire de Saint-Michel-sur-Orge, le quadragénaire dégage une âme d’enfant. Il vient de se prendre en selfie avec quelques supporters argentins, dont Lucrecia et German : “Les jeux olympiques, c’est ça : la rencontre, la bonne humeur et le partage”, avance-t-il, le visage marqué par un maquillage aux couleurs de la France.
Chant raciste et débordements
Si quelques supporters voient dans cette rencontre France-Argentine une certaine “rivalité”, Stéphane préfère n'y voir que du sport. “La compétition, elle doit être sportive. Malheureusement, il y aura toujours des mauvais gestes et des paroles ”, poursuit l’éducateur pour enfant. Il fait référence à une vidéo accidentellement publiée sur Instagram,le 18 juillet, dans laquelle l’équipe argentine de football a entonné un chant raciste à l’encontre de certains joueurs de l’équipe de France, dont Kylian Mbappé.
Dans le stade, après plus d'une centaine de minutes sous tension, le match touche à sa fin. Un coup de sifflet qui a également sonné le début de quelques débordements au centre du terrain qui ont valu entre autres un carton rouge au français Enzo Millot. Une rencontre qui clôture les épreuves olympiques à Bordeaux, mais qui ouvre la voie pour poursuivre la compétition, à Paris. Les Français affronteront l’Égypte, lundi 5 juillet, avant de rejoindre la finale, comme beaucoup de supporters l’espèrent et ainsi décrocher une médaille supplémentaire pour la France, déjà très titrée.