Elle est présente dans de nombreux produits que nous consommons au quotidien : dans notre alimentation, dans les produits de beauté, dans les carburants et pourtant elle est très souvent critiquée et mal-aimée : il s'agit de l'huile de palme. Pour quelles raisons est-elle autant controversée ? En quoi est-elle mauvaise pour l'environnement ? Éléments de réponse avec Delphine Roux dans T'as la soluce ?!
Connaissez-vous vraiment l’huile de palme ? Et savez-vous pourquoi elle est autant critiquée et controversée alors que c’est la matière grasse la plus consommée dans le monde ?
Cette huile végétale est issue du fruit du palmier à huile et elle est produite en Asie du Sud-Est.
Selon, WWF : 85% de l’approvisionnement mondial d’huile de palme provient d’Indonésie et de Malaisie.
On la retrouve dans notre alimentation : dans les produits transformés, les biscuits, la pâte à tartiner, la margarine et bien d’autres biens de consommation.
lI faut savoir, selon WWF, qu’un 1/3 des produits de grande consommation contient de l’huile de palme, mais cette information est parfois dissimulée : sur les étiquettes, elle est alors remplacée par « huile végétale ».
L'huile de palme est également utilisée en cosmétologie : dans les produits d'hygiène, les gels douches, la mousse à raser ou encore le maquillage. En effet, ses qualités sont nombreuses : elle est riche en graisses saturées, en vitamine E, en phytostérols, avec des vertus antioxydantes et apaisantes pour la peau et elle est résistante à la chaleur.
Et puis, elle est aussi utilisée dans les carburants : ces carburants représentent en 75% de la consommation d’huile de palme en France.
Alors pourquoi cette huile est-elle autant mal –aimée ?
Sur le plan de la santé, une consommation régulière de cette huile est néfaste pour notre organisme en raison de la présence de graisses saturées, ces graisses qui engendrent notamment des troubles cardiovasculaires et qui favorisent l’obésité.
Elle a par ailleurs un impact négatif sur le taux de cholestérol.
Un scandale écologique et éthique
Vous avez déjà entendu cette phrase : l’huile de palme, ça tue les orangs-outangs !
Alors bien sûr, ce n’est pas vraiment l'huile de palme qui tue les « hommes de la forêt » (comme on dit en malais), mais plutôt la plantation de palmiers à huile qui détruit l’habitat naturel de ces animaux.
À titre d’exemple, en 16 ans, entre 1999 et 2015, 148 500 orangs-outans de Bornéo ont disparu, dont la moitié en raison de l'exploitation des ressources naturelles.
Ce ne sont malheureusement pas les seules espèces touchées : on parle aussi des tigres et éléphants de Sumatra et des rhinocéros de Bornéo.
Les conséquences sur la biodiversité sont donc dramatiques, sans parler des incendies fréquents dus à des méthodes ancestrales de culture sur brûlis non maîtrisées.
Il faut aussi savoir que la plantation de palmiers à huile se fait au détriment des tourbières, ce qui engendre le rejet d'importantes quantités de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
D’autre part, les produits utilisés pour la production de cette huile, sont très toxiques, les recours à des pesticides cancérigènes neurotoxiques sont réguliers et les conditions de travail dans les plantations sont souvent inhumaines.
L'huile de palme durable : la meilleure solution ?
La prise de conscience des dangers de cette production s’est opérée il y a une vingtaine d’années.
En 2004, une organisation internationale a été créée : la RSPO. (Roundtable on Sustainable Palm Oil) afin de proposer une huile de palme durable et responsable.
Cette table ronde, toujours en activité, est constituée de producteurs, de négociants, de fabricants de biens de consommation, de revendeurs, d’investisseurs et d’ONG de défense de l'environnement et des droits sociaux.
Elle a pour mission de promouvoir la production et l’utilisation d’huile de palme durable, c’est-à-dire en certifiant une production respectueuse de l’environnement et des droits de l’homme et des travailleurs.
Cependant, certains pensent que cette institution a des limites.
Alors finalement, à notre niveau, nous pouvons agir au quotidien :
- En prêtant attention aux aliments que nous consommons : c’est-à-dire en limitant les produits transformés
- En vérifiant les étiquettes des produits
- Et en consommant un peu moins de carburant
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