Si vous observez de l'ambroisie dans votre jardin, c'est la bonne période pour vous en débarrasser. Cette plante invasive pose plusieurs problèmes. Allergisante, elle est aussi très envahissante, notamment dans la sphère agricole.
"On va aller chercher l'ambroisie", décide Gaelle Guyot. "Elle aurait été repérée sur le terre-plein central. Il y en avait entre 50 et 500 pieds, donc on devrait en avoir pas mal. Pour la ville, c'est un linéaire important". Nous sommes à Merignac, en Gironde : un terre-plein vient d'être fauché. Pourtant, les plants d'ambroisie sont loin d'être éradiqués.
Fauchage ou arrachage
"Il faudra refaire un passage", explique Gaelle Guyot, coordinatrice de la lutte contre l'ambroisie chez Fredon. Elle est mandatée par l'Agence régionale de santé dans la lutte contre cette plante. "On fait au minimum deux passages. Un juste avant la pollinisation. Et il faut le refaire un mois plus tard environ avant que les graines ne deviennent matures".
"Il n'y a pas de solution parfaite", explique Gaëlle Guyot. "Quand on a une petite population, le mieux ce serait l'arrachage quand il n'y a pas encore les pollens pour éviter de mettre du pollen dans l'air et de créer des allergies".
Mais si on n’arrache pas la racine, l'ambroisie peut quand même repartir.
Gaëlle Guyot
L'ambroisie peut provoquer de l'eczéma ou de l'asthme chez 6 à 12% des Français. Elle représente également une véritable problématique pour le monde agricole. Car elle envahit les cultures de blé, de tournesol ou de maïs.
Une menace pour l'agriculture
"L'ambroisie aime les sols mis à nu par l'homme", poursuit Gaëlle Guyot. "Elle pose donc des problèmes agricoles. Cela devient vite impressionnant. C'est une envahissante, elle va recouvrir le champ. Et par conséquent, on va avoir beaucoup de perte de rendement pour les agriculteurs qui vont aussi être allergiques aux ambroisies évidemment". L'ambroisie peut aussi contaminer leur semence de moisson et empêcher les agriculteurs de les vendre. "S’ils utilisent des herbicides pour gérer l'ambroisie, l'ambroisie s'adapte et finit par être résistante. Donc, on a vraiment une grosse problématique agricole. Et cela leur coûte cher à gérer".
C'est un problème de santé publique et problème économique.
Gaëlle Guyot
Une plateforme de signalement
L'ambroisie touche inégalement la région. Grâce à une plateforme de signalement Gaëlle Guyot, peut observer les territoires les plus exposés. "Sur l'Aquitaine on voit qu'on en a beaucoup sur la partie nord-ouest de la Dordogne", montre-t-elle. "Mais on commence à en avoir plus généralement sur l'ensemble du département. Après, c'est surtout l'est du Lot-et-Garonne. On a un peu moins de signalement en Gironde, dans les Landes et encore moins dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est factuel, il y en a moins. En revanche, dans les Landes, c'est sous-signalé car il y a peu de sensibilisation".
Cette plateforme que tout le monde peut consulter et surtout que tout le monde peut renseigner est un outil de gestion important. "Cela nous permet de voir si le signalement d'un particulier a été validé ou s'il doit encore l'être. Cela nous permet de savoir s'il y a eu destruction ou pas. Cela permet le repérage. Et l'ambroisie, plus on la repère vite, plus on peut la gérer de lanière efficace". Un outil coopératif qui permet également d'alerter les uns et les autres de la présence d'ambroisie sur leur parcelle".
D'autres moyens existent pour signaler la présence d'ambroisie : un numéro de téléphone (09 72 376 888), un site internet, et même une application mobile téléchargeable par les particuliers.