Partis lundi soir d'Ajaccio, 160 passagers d'un avion de la compagnie Volotea à destination de Nantes se sont retrouvés à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac au milieu de la nuit, sans solution d'acheminement.
Un voyage "dantesque". Leur trajet Ajaccio-Nantes, initialement prévu en moins de deux heures, en aura duré près de vingt. C'est la déconvenue qu'ont connue plusieurs dizaines de passagers du vol Volotéa, prévu au décollage lundi 12 juin, à 21 h 10. Problème : l'avion, parti avec du retard, a finalement atterri à Bordeaux en plein milieu de la nuit, laissant ses passagers sur place. Et le tout, sans aucune explication de la compagnie.
"On ne nous a jamais rien dit", assure Danièle, 76 ans. De retour d'Ajaccio après quelques jours de vacances avec son époux, âgé de 78 ans, la septuagénaire veut rejoindre Nantes, puis la Vendée, où elle réside. Elle a commencé à s'inquiéter dans la salle d'embarquement de l'aéroport d'Ajaccio, en constatant que son avion aurait du retard. Les heures passent, sans qu'aucune collation ne soit proposée. "Pas une info, pas une bouteille d'eau", soupire Danielle.
Aéroport fermé, atterrissage à Bordeaux
L'embarquement a finalement lieu après minuit, avec près de trois heures de retard. Mais les déboires ne font que commencer : une fois l'avion rempli, l'hôtesse de l'air prend le micro et fait savoir qu'au vu de l'horaire tardif, l'aéroport de Nantes est fermé. "Nous allons donc devoir atterrir à Bordeaux, où des bus vous attendront pour vous emmener à Nantes", annonce-t-elle, à des passagers déjà éreintés par la longue attente.
Problème : à l'arrivée, en pleine nuit, les passagers expliquent avoir découvert qu'un seul bus de 50 places est mis à la disposition des 160 passagers. Pour les autres, 17 chambres d'hôtel sont proposées.
Danièle et son époux ont la chance de parvenir à monter dans un taxi, qui les conduit à la gare Saint Jean à quatre heures du matin. "On a dormi un peu sur les sièges et on a attendu que les commerces ouvrent, pour enfin prendre un café". Mardi matin, vers 8 h, le couple parvient à grimper dans un train direction la Roche-sur-Yon, où il arrive vers midi. "Ne me parlez plus jamais de Volotéa", assure Danièle.
Nuit blanche à l'aéroport
Amélie Quinton, une autre passagère originaire de la Mayenne, présente sur le même vol, est restée passer la nuit à Mérignac. "Il était trois heures du matin, l'aéroport était vide, à l'exception de trois membres du personnel de l'aéroport, raconte-t-elle. Tout était compliqué, personne ne voulait aller à l'hôtel, chacun voulait rentrer chez soi".
La tension est montée, les esprits s'échauffaient. La police est arrivée, car personne ne comprenait le tri qui était fait, ni les critères des passagers qui avaient accès au bus.
Amélie Quintonà rédaction web France 3 Aquitaine
L'attente se poursuit dans un aéroport désert. Ce n'est qu'au petit matin, vers 7 heures, que la compagnie leur offre un bon de restauration et annonce avoir affrété un autre bus pour dix heures. Craignant une nouvelle déconvenue, Amélie, qui voyage avec une amie, préfère prendre les devants. Elle loue une voiture, et partage le trajet avec trois autres naufragés du vol. "Heureusement que la solidarité existe dans des moments comme ça ! "
Direction Nantes, puis Laval. La quadragénaire arrivera à 15 h 30 ce mardi. Bilan : une journée de travail ratée, des frais de location de voiture, d'essence, de péage, et une fatigue accumulée pour cette mère de deux enfants.
Maigre consolation, Amélie montre le message d'excuses offert par la compagnie, assorti d'un bon de réduction à valoir sur un prochain vol, d'un montant de… dix euros.
Aujourd'hui, les passagers aspirent avant tout à du repos, et espèrent également obtenir des informations de Volotéa, à la fois sur les conditions ayant amené à cette mésaventure, mais aussi sur les dédommagements auxquels ils estiment avoir droit.
Volotea se justifie
Contactée, la compagnie explique, justifie, par écrit, sa décision d'atterrir en Gironde. "En raison du retard du vol, de travaux à l’Aéroport de Nantes qui ont nécessité la fermeture de la piste d’atterrissage la nuit, mais également du manque de personnel disponible à l'Aéroport de Rennes, Volotea a fait le choix de faire atterrir le vol à Bordeaux"
"Cet atterrissage tardif a conduit Volotea à proposer aux passagers des solutions de réacheminement par voie terrestre et une solution d’hébergement à l’hôtel sur place.
Volotea présente ses excuses face à cette situation et tient à rappeler que l’ensemble des passagers ont droit à une indemnisation en vertu de la législation actuelle du règlement de EU261", poursuit la compagnie aérienne.