Depuis le 30 mai, Hydrogène de France a officiellement lancé son activité sur l’ancien site de Ford à Blanquefort. Sa production de pile à hydrogène, une première mondiale, devrait débuter en juin 2025.
Ils sont posés là, au milieu des immenses hangars encore vides d’Hydrogène de France. D’apparence, ces conteneurs ressemblent aux milliers d’autres qui transitent sur les cargos. Pourtant, eux, vont devenir des piles XXL, fonctionnant à l’hydrogène. “Ces piles vont développer un nouvel usage de l’hydrogène dans trois domaines : produire de l’électricité pour un réseau, alimenter des trains de marchandises ou des bateaux”, explique Damien Havard, président et fondateur d’Hydrogène de France (HdF).
1,5 mégawatt
Long de 12 mètres, lourd de 30 tonnes, ces piles à hydrogène pourront produire 1,5 mégawatt, trente fois plus que les piles aujourd’hui utilisées dans les véhicules. “On développe ici la plus grosse pile à combustible du monde qui pourra remplacer une centrale de gaz, dès lors qu’on a de l’hydrogène”, indique Hanane El Hamraoui, directrice générale adjointe de HdF.
Aujourd’hui, il y a 100 000 trains dans le monde qui fonctionnent au diesel qui pourraient être convertis à l’hydrogène. C’est aussi un marché à 100 milliards d’euros.
Damien HavardPrésident et fondateur d’Hydrogène de France
Implanté dans une trentaine de pays dans le monde, Hydrogène de France mise sur un début de production concrète en janvier 2025. L’usine, situé sur quatre des cinquante hectares de l’ancienne usine Ford, est sortie de terre en moins de 14 mois.
Projet secret
Reste désormais à créer les différentes zones de production ainsi qu’à recruter des équipes. Une centaine de personnes vont travailler dans cette usine. Un chiffre qui pourrait à terme tripler, selon le nombre de marchés remportés. Encore en démarrage, l'activité de préparation devrait véritablement se lancer en juillet prochain.
S’ils souhaitent rester “discrets” sur les premiers projets, les piles auraient déjà trouvé leur future place. “On a des équipes à travers le monde qui travaillent déjà en Inde, en Australie ou en Afrique avec des clients potentiels, comme des opérateurs de fret”, assure Damien Havard. Les premières piles, elle, iront directement à Hydrogène de France, qui, pour assurer leur lancement, financent leur propre projet. Pour l’instant tenu secret.