La Gironde retrouve les couleurs de la gauche sous la bannière du Nouveau Front Populaire en gagnant 7 sièges sur 12. Le parti présidentiel Renaissance recule, ainsi que le Rassemblement national qui perd un siège.
La Gironde reprend les couleurs qu'elle a longtemps portées au soir de ce second tour plein de surprises. Sept circonscriptions sur douze sont gagnées par la coalition du Nouveau Front Populaire alors qu'il ne restait qu'un député PS élu en 2017.
La bataille du Médoc
Une circonscription comme celle du Médoc, la 5e, est symbolique de ce combat mené durant quelques jours de campagne depuis la dissolution le 9 juin. Grégoire De Fournas, député RN sortant, avait gagné de quelques voix en 2022. Il n'a pas résisté au retour au combat des urnes face à Pascale Got. La nouvelle députée Nouveau Front Populaire avait déjà été élue députée socialiste de 2007 à 2017. Elle a pu s'appuyer sur un réseau de militants pour l'emporter avec 50,6 % des voix. "Une victoire pas facile à décrocher, dit-elle, ce soir sur France 3 Aquitaine, avec l'union de l'ensemble des partis.
"Avec intelligence", appuie-t-elle. La même intelligence qu'elle envisage entre les différentes composantes de l'Assemblée pour conduire le pays dès demain.
Ca a été un combat difficile qui s'est terminé avec une certaine agressivité. Je serai une députée de l'apaisement pour que cette assemblée fonctionne de manière républicaine.
Pascale GotDéputée Nouveau Front Populaire de Gironde
La métropole de Bordeaux vote à gauche
De la même manière, la socialiste Marie Récalde a repris la 6ᵉ circonscription qui lui avait échappé en 2017. Elle qui est très implantée dans sa ville de Mérignac, avait à cœur de reprendre son mandat sur son territoire. Elle bat le candidat Renaissance Eric Pouillat avec 5 624 voix d'avance et plus de 7 points d'écart.
La métropole bordelaise qui désigne également d'autres députés sous la bannière NFP. Dans le secteur de Pessac, 7e circonscription, Sébastien Saint-Pasteur, socialiste, gagne face à l'ancienne ministre du gouvernement Borne, Bérangère Couillard. Elle s'en va après deux élections gagnées. D'ailleurs la plaque de sa permanence parlementaire est dorénavant recouverte d'une feuille blanche près de la mairie de Pessac.
Plus que sa nouvelle place de député, Sébastien Saint-Pasteur observe l'éloignement du RN dans la course à l'Assemblée.
C'est plus un soulagement qu'une satisfaction car le RN semble loin de nous.
Sébastien Saint-PasteurDéputé NFP de Gironde
Ces deux nouveaux députés viennent renforcer la gauche déjà représentée depuis 2022 par Nicolas Thierry, écologiste, député NFP de la 2e circonscription de la Gironde, Bordeaux centre et la rive droite. Et de l'autre côté de la Garonne, Alain David, socialiste, a lui confirmé son assise dans les villes et les quartiers populaires de Lormont, Cenon de cette 4e circonscription. Il est largement élu avec 61,48 % des voix face à la candidate RN Julie Rechagneux qui menait bataille, après avoir été élue députée européenne RN le 9 juin dernier.
Et il y a le premier député LFI élu en Gironde en 2017, le seul dans l'ouest de la France à l'époque, qui a retrouvé son siège facilement. Loïc Prud'homme confirme son ancrage dans le secteur de Bègles-Talence-Villenave d'Ornon dans la 3e circonscription de la Gironde.
La petite nouvelle dans l'équipe du Nouveau Front Populaire est élue dans l'Entre-Deux-Mers, une zone rurale qui a été sévèrement affectée par la crise viticole. Seulement 471 voix ont fait la différence avec le candidat RN. Mais Mathilde Feld a bénéficié du rejet du RN et du désistement du député sortant Renaissance Pascal Lavergne.
Le parti présidentiel recule
C'est mathématique. La gauche a gagné, Renaissance a perdu. Quatre sièges en moins pour le parti présidentiel. Un déclin à l'image de la situation dans l'hexagone. La Gironde a maintenu les sièges de député à Thomas Cazenave, ministre des comptes publics, réélu dans la 1ère circonscription de Bordeaux-Le Bouscat-Bruges.
Renaissance conserve le bassin d'Arcachon et la 8e circonscription où la députée Sophie Panonacle a été élue pour son 3e mandat, alors que le candidat RN l'avait mise en difficulté au premier tour. Le parti présidentiel n'a pas performé dans les villes de la métropole. Le maintien de Renaissance à la première place est plutôt l'affaire des zones rurales. Mais une partie difficile à jouer pour ses candidats. Comme pour Sophie Mette, Modem, dans la 9e circonscription rurale du Sud-Gironde et pour Florent Boudié, député du Libournais.
Le RN à la peine
Enfin le Rassemblement National y croyait après la victoire dès le premier tour de sa candidate Edwige Diaz dans la 11e circonscription. Celle qui est dorénavant vice-présidente du parti de Marine Le Pen, avec 53,33% des voix le 30 juin dernier, est la seule élue du RN en Gironde. Grégoire De Fournas qui l'accompagnait sur les bancs de l'Assemblée a été balayé par la gauche avec 1009 voix d'écart.