Ils veulent que leurs voix soit entendues à Paris, là-même où les tractations ont lieu. Pour ces jeunes engagés dans la politique, une union de la gauche est possible, et avant tout nécessaire.
Ils sont jeunes et pleins d’espoirs. Des représentants locaux de la France Insoumise, D’EELV, du Parti Communiste et de Génération.s, ont publié un communiqué commun pour faire entendre leur souhait. Celui de voir la gauche unie pour les élections législatives. Leur manière de répondre aux annonces de Jean-Luc Mélenchon.
« Pour la plupart nous sommes étudiants ou en service civique », dit Simon martinet étudiant en géographie à Bordeaux. « Notre but est d’envoyer notre message partout, aux médias, en interne dans les groupes locaux et dans les partis en général. Notre objectif est que le message soit entendu au maximum. Nous disons qu’il faut une union au niveau des grands partis et que nous sommes prêts à le faire au niveau local pour défendre des valeurs avant les drapeaux ou les bilans ».
Unis derrière quelle ligne directrice ?
Certains laissent cette question du fond aux représentant nationaux, d’autres s’avancent et émettent un souhait voire un avis. Laurene Azoulay, co-animatrice des Jeunes Insoumis de Bordeaux, attend « de voir ce qui se passe au national ». « D’ici une semaine ou deux on en saura plus sur les accords qui seront scellés », dit-elle. Simon Martinet milite au sein des Jeunes Ecologistes de Bordeaux. Pour lui, "il est légitime que la France Insoumise dise que c’est derrière eux que cela va se passer ». « Il va en effet peut-être falloir s’unir derrière l’union populaire donc Mélenchon, mais moi j’espère qu’on pourra apporter certaines nuances ». Avant de conclure, « on laisse le national s’occuper du fond ».
Pour ce qui est du Parti Socialiste, les jeunes militants répondent que « la porte est ouverte ». Pour l’instant le PS n’est pas associé à leur initiative. « Nous sommes d’accord pour travailler avec eux s’ils sont d’accord avec cette dynamique d’union », explique Simon Martinet avant d’émettre ses réserves. « Le PS est un vieux parti qui a un bilan à défendre et du mal à s’adapter notamment aux demandes de la jeunesse. Pour l’instant ils n’y sont pas du tout notamment sur la question de l’universalisme ».
« Les grandes lignes sont communes »
« Moi je fais partie d’EELV », poursuit Simon Martinet, « et certains comportements dans mon parti m’ont posé problème mais chez la France Insoumise aussi ». "Mais je crois que les grandes lignes sont communes et c’est l’essentiel ».
Des différences de fond entre Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon peuvent-elles mettre à mal cette union ? « En terme d’écologie notre objectif est le même malgré des manières qui divergent », avance Simon Martinet. "Nos vrais points de divergences se portent ailleurs notamment sur le plan international ».
« On n’a pas le même programme politique », explique Laurène Azoulay, « mais on s’est mis d’accord sur l’idée de s’unir ensemble. Cela ne veut pas forcément dire uniquement sous l’étiquette « union populaire » de la France Insoumise mais une « union de la gauche". Un terme plus général qui unit les forces de gauche en présence. Clairement les enjeux sont l’urgence sociale et l’écologie. C’est la priorité. Et c’est autour de cela que nous sommes unis ».
Montrer l’exemple à la « vieille » génération ?
Cette jeune génération a-t-elle le sentiment qu’à Paris, les représentants nationaux sont prêts à s’unir ? « Oui, j’espère qu’ils vont prendre leurs responsabilités », répond le jeune militant. « Cela a été difficile pour les présidentielles, on n’a pas réussi à s’unir. Mais là je pense que cela va être possible car cela ne se joue pas autour de personnes mais autour d’idées, de projets. Aux législatives on ne vote pas pour une personne mais sur des idées que l’on veut faire rentrer à l’Assemblée Nationale ».
Pour Laurène Azoulay, « le but effectivement est d’impulser un mouvement et de montrer que la jeunesse est d’accord pour s’entendre et montrer au « plus vieux » que c’est possibles aussi pour eux ».
En attendant que des accords soient mis en place, ou pas, à Paris, localement les chosent s’organisent. Objectif : manifester côte à côte dimanche prochain dans la manifestation du 1er mai à Bordeaux.