Les pompiers de Gironde au bord de l'asphyxie

4 syndicats des sapeurs-pompiers de la Gironde appellent à une grève entre le 7 et le 10 août prochain. Ils évoquent une situation préoccupante et réclament un renforcement immédiat des effectifs. Face à une "explosion exponentielle des appels et des interventions".

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"Quand je suis arrivé à la caserne d'Ornano il y a 10 ans on était 44 pompiers mobilisés en journée et 33 la nuit. Aujourd'hui nous sommes 24 la journée et 16 la nuit. Au mois d'août ça tombera même à 14 ou 15 de permanence de nuit". Jonathan Mansot est le délégué CFDT du SDIS de la Gironde.

Depuis plusieurs semaines il ne cesse d'alerter les autorités sur une situation qu'il juge extrêmement préoccupante. 

"Il y a 7 ans on faisait environ 70 000 interventions par an, aujourd'hui on en fait 130 000 avec un effectif en baisse sur la métropole bordelaise et alors que la population augmente" dénonce t-il. "Il y a urgence à réorganiser les services"

.

Il raconte que le week-end dernier ses collègues ont dû effectuer 47 sorties. "C'est une activité énorme telle celle que l'on peut faire une nuit de la St Sylvestre !". "Les agents sont fatigués physiquement et psychologiquement. On s'est engagé pour servir pas pour desservir, ça devient insupportable".

Des ambulances bloquées des heures devant des urgences saturées

Pour Jonathan Mansot comme pour les représentants des autres syndicats du SDIS 33 le problème touche à l'organisation générale du système d'urgence mis en place en Gironde.

"La préfecture doit ouvrir de nouvelles urgences dans les établissements qui n'en proposent pas. En ce moment nos ambulances attendent des heures que les patients qu'elles transportent soient admis". 

Exemple, le 22 juillet dernier, une ambulance de la caserne de la Benauge a dû attendre plus de 6 heures aux admissions de la clinique des Quatre Pavillons à Lormont. Un record.

 

 

L'attente est de 1 à 3 heures en moyenne selon Jonathan Mansot, "c'est quotidien et c'est du personnel et des ambulances immobilisés qui ne sont pas disponibles pour d'autres interventions".

 

 

Les autorités restent silencieuses, dernier recours la grève

Face au silence des autorités malgré de nombreux courriers d'alerte, les syndicats CFDT, Sud, Unsa-SDIS 33 et FO, qui représentent 80% des effectifs des pompiers girondins ont déposé un préavis de grève pour 3 jours, entre le samedi 7 août à minuit et le mardi 10 août.

"Il y a un dysfonctionnement à tous les niveaux" martèle Jonathan Mansot qui réclame une réorganisation des missions et un renfort d'effectifs.

"Si l'on recentrait nos missions sur notre véritable objectif c'est-à-dire le secours d'urgence, notre activité diminuerait de 30 à 40%" explique le délégué CFDT. "On nous envoie faire du transport sanitaire, chercher quelqu'un qui doit faire une radio ou quelqu'un qui s'est foulé une cheville alors que cela ressort du transport privé et non du secours public payé par les impôts".

Les syndicats interpellent la préfète. "Il y a trop peu d'agréments pour les ambulances privées, il faut revoir tout ça et c'est l'ARS et la préfecture qui peuvent décider de changer les choses" assure Jonathan Mansot qui souligne que dans d'autres départements les choses se passent différemment.

Jean-Luc Gleyze, le président du Conseil Départemental mais aussi du conseil d'administration du SDIS est également sollicité pour débloquer plus de moyens.

L'intersyndicale demande à pouvoir rencontrer d'urgence ces décideurs face à une situation "qui se dégrade chaque jour davantage". "On va vers une impossibilité opérationnelle" préviennent les délégués.

 

 

 

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