Le 31 janvier, les employés de la centrale d'achat de Carrefour, à Cestas, ont entamé une grève à durée illimitée, inquiets de la reprise de la plateforme par un nouveau prestataire. Sans réponse concrète de la direction, le mouvement devrait encore perdurer dans les prochaines semaines.
Les salariés sont inquiets. Obtiendront-ils les mêmes conditions salariales après la reprise du contrat par un nouveau prestataire ? Deuxième semaine de grève, et toujours aucune avancée significative. Les 120 employés de la centrale d'achat de Carrefour à Cestas, dans la zone du pot au vin, entendent bien poursuivre leur mouvement jusqu'à l'obtention de réponses concrètes de la part de la direction et "d'une prime de fin de dossier digne pour répondre aux incertitudes", indique Marc Madonna, représentant CGT.
Une situation qui s'est enlisée alors que la plateforme logistique a perdu le contrat GXO, et va être reprise par ID Logistics à compter du 1ᵉʳ mars. Quelque "290 magasins" Carrefour sont alimentés par la centrale d'achat. "Elle ne fonctionne plus, il n'y a que quelques intérimaires à l'intérieur, plus aucun départ de camion", détaille le délégué syndical qui précise que des problèmes d'approvisionnement ont été constatés dans plusieurs enseignes.
Manque d'information
Face aux incertitudes de ce transfert, les salariés réclament une prime de fin de dossier de 2000 euros pour "récompenser l'implication des employés, qui sont pour certains employés depuis plus de 25 ans". "On estime cette demande légitime puisque les salariés pendant le Covid ont fait des semaines de 6 jours en travaillant plus de 51 heures par semaine", insiste Marc Madonna.
D'autant plus, le changement d'entité pourrait engendrer la disparition de primes acquises par les employés. "Au bout de 15 mois, on pourrait voir les salaires revus à la baisse avec la suppression du treizième mois qui n'existe pas chez ID Logistics et une prime de productivité qui disparaîtrait", précise le représentant syndical.
Les salariés dénoncent aussi un manque criant d'informations. "On a eu l'annonce en octobre, et on n'a pas vu le directeur de tout le mois de novembre", pointe Marc Madonna. La perte du contrat par GXO Logistics laisse planer sur les employés une crainte "d'abandon", le pôle CSE de l'entreprise étant régionalisé. "Il n'y aura plus aucun délégué syndical pour représenter les salariés sur le site de Cestas", déplore le représentant syndical.
On trouve ça dangereux pour les salariés
Marc Madonnareprésentant syndical CGT GXO
"Des annonces méprisantes"
Depuis une semaine, "la direction de GXO est entrée en négociation pour faire une sortie de crise", explique le représentant syndical Marc Madonna. "Le RH vient tous les jours et on a régulièrement des réunions." Quatre sur la seule journée d'hier. Ce vendredi 9 janvier, les salariés en grève devraient rencontrer la direction pour étudier de nouvelles solutions.
Jusqu'à présent, "la seule proposition qui nous a été faite a été complètement méprisante, lâche Marc Madonna, 600 euros en bons cadeaux au lieu de la prime demandée".
Sans réponses concrètes, les employés prévoient de faire durer le mouvement de grève. "On aimerait que GXO, Carrefour et ID Logistics se mettent autour d'une table pour sortir de cette crise", tranche Marc Madonna, représentant CGT GXO.