LGV Tours-Bordeaux: l'exploitant restructure sa dette et ajoute une part de vert

Lisea, l'exploitant de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre Tours et Bordeaux, a annoncé lundi avoir restructuré sa dette à des conditions avantageuses, en y intégrant une part conséquente d'obligations vertes.

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    "Nous annonçons aujourd'hui le bouclage financier de l'opération de refinancement de dette commerciale de Lisea pour 2,2 milliards d'euros" dont 905 millions d'obligations vertes, a déclaré à l'AFP Christophe Vanhove, directeur général de Lisea.


    Le groupe exploite la ligne de TGV entre Tours et Bordeaux depuis son lancement en juillet 2017 après l'avoir construite pour 7,8 milliards d'euros.

    Cas rare sur les rails français, essentiellement gérés par la SNCF, il s'agit d'un acteur privé - son actionnariat est dominé à hauteur d'un tiers par le groupe de BTP Vinci -, même si la puissance publique y est présente via un quart détenu par la Caisse des dépôts.

    "L'idée était globalement de faire émerger des acteurs privés et moderniser le système ferroviaire avec de grands projets", a rappelé M. Vanhove.


    Or, le projet, qui prévoyait de restructurer une partie des 3,5 milliards d'euros de dette d'ici à 2021, avait été lancé en 2011 dans un contexte défavorable en matière de crédit, immédiatement après la crise financière.

    En conséquence, Lisea préfère réorganiser dès ce début d'année sa dette, disant profiter à la fois du bon démarrage de la ligne, avec 20 millions de passagers annuels, et de marchés beaucoup plus favorables.
 
   Sur les 2,2 milliards d'euros refinancés, les 905 millions d'obligations le sont à des taux fixes de crédits et bénéficient maintenant d'échéances allant jusqu'à 35 ans. Le reste est à taux variables, moins sûrs car dépendant des évolutions de marché, et court sur 27 ans.
 

   "Il n'y a pas d'exemple sur le marché français de tels volumes levés sur des durées aussi longues à taux variables", a assuré à l'AFP Michel-André Volle, responsable des infrastructures chez la filiale française de la banque HSBC, qui conseille Lisea avec Rothschild & Co.

    Surtout, les banques impliquées dans l'opération soulignent qu'elle a attiré bien plus d'acteurs qu'en 2011: "c'est le jour et la nuit", a estimé auprès de l'AFP Vincent Danjoux, spécialiste des restructurations de dette chez Rothschild & Co.

    "Cette opération est révélatrice du positionnement de nouveaux acteurs de crédit, qui sont à la recherche de produits d'investissement très longs et sécurisé mais ayant aussi une composante green", a-t-il jugé, une partie du refinancement étant labellisé "vert" par une agence indépendante.

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