Ligue 1 : les Girondins de Bordeaux resteront-ils invaincus face à l'OM pour la 44e année consécutive ?

Depuis près de 44 ans, la réception de Marseille est devenue un rite pour les Girondins de Bordeaux, obsédés par cette série unique et historique d'invincibilité contre l'OM en L1, mise à mal plusieurs fois, mais qui tient toujours et les rend fiers.

À la veille du match contre l'Olympique de Marseille ce dimanche 14 février, près de 500 supporters girondins se sont réunis au Haillan, le centre d'entrainement du club Bordelais. 

Sur fond de tensions avec la direction du club, ils ont exprimé leur hâte de retrouver les gradins et les joueurs et ont rappelé l'importance de ce duel.

"La rivalité avec Marseille fait partie de notre ADN depuis toujours" rappelle Florian Brunet, porte-parole des Ultramarines. "C'est une des plus grandes rivalités de France, on veut maintenir l'invincibilité et gagner". 

 

Invaincus depuis 1977 

Cette étonnante série a débuté au lendemain du 1er octobre 1977. A l'époque, Marius Trésor était dans le camp marseillais, vainqueur 2-1, mais c'est lors de l'arrivée de Bernard Tapie aux commandes de l'OM en 1984 que ce rendez-vous a pris de la saveur et qu'une rivalité est née. 

"Cette histoire fait partie des messages importants transmis aux joueurs qui arrivent", confirme Ulrich Ramé, ancien gardien aujourd'hui directeur des opérations football aux Girondins. 

"Elle a été amplifiée avec les présidents, Tapie d'un côté, Claude Bez de l'autre", explique l'ancien gardien Gaëtan Huard, qui a porté les deux maillots. "C'était le 'clasico' de l'époque. J'ai revu quelques extraits de match, ça découpait de partout, c'était impressionnant. Aujourd'hui, on ne finirait pas le match, il y aurait plus de trois exclus par équipe."

Une malédiction pour Marseille ?

La fin de l'ère Bez n'a pas dépassionné le choc. Au début des années 1990, face aux stars marseillaises en route vers le sacre en Ligue des champions de 1993, les Girondins, en reconstruction après une année en L2, ne flanchent pas. 

"A moins que ce soit une malédiction, j'ai du mal à comprendre comment Marseille, avec ses équipes largement supérieures à Bordeaux, ne s'est jamais imposé", résume Trésor.

Au total, l'OM s'est présenté six fois à Bordeaux en étant leader de la L1. Il en est reparti avec deux nuls et quatre lourds revers, dont deux préludes des titres girondins de 1987 et 1999.

Ramé était de ce dernier au stade Chaban-Delmas, autrefois Parc Lescure. "On sentait une dimension émotionnelle, d'adrénaline particulière. Des vestiaires à la pelouse, il était long le couloir de Chaban et il s'en est passé des choses. Ce sont des bonnes préparations d'avant match", sourit-il. 

En 2005, la dramaturgie s'en mêle. Dernière journée, Bordeaux joue sa peau en L1. Les supporters s'invitent au Haillan la veille du match, un cérémonial qui perdure depuis. 

"Il y avait une pression énorme", raconte l'ancien attaquant Lilian Laslandes. "Si on perd et que les autres résultats ne sont pas favorables, le club descend. On est mené 2-1 à la pause mais on finit à 3-3. Celui-là avait vraiment un goût particulier car il y avait ce double enjeu, continuer l'invincibilité et rester en L1."

→ Les images de la mobilisation des supporters au Haillan samedi 13 février : 

La hantise de Tigana

Les années suivantes, par deux fois la série a failli s'interrompre. Mais Bordeaux trouve les ressources pour égaliser les deux fois à la 88e minute, privant notamment l'OM de Ligue des champions en 2006. Jouissif pour l'Ultramarine Florian Brunet: "ça s'était fini en grosse soirée", sourit-il. 

Aujourd'hui, si Paris-Marseille a supplanté tout autre rencontre dans l'esprit des Phocéens, les Bordeaux-OM demeurent une obsession côté aquitain. 

"Ca reste quelque chose d'essentiel dans l'histoire du club, de par la longévité, l'historique", abonde Ramé qui reconnait que "certaines années, quand on était un peu plus en difficulté, l'important était de ne pas perdre".

"J'en ai parlé avec beaucoup d'entraîneurs, ils ne veulent pas être celui qui arrête la série à Bordeaux, de peur de porter ce fardeau pendant un long moment", intervient Huard. "Jean Tigana, c'était sa hantise puisqu'il habite à Cassis."

"A un moment donné, ça va s'arrêter", prévient Laslandes, "mais plus ça dure, plus on peut chambrer un petit peu".

Le Marseille de l'intérimaire Nasser Larguet parviendra-t-il dimanche à rompre la malédiction dans le huis clos du Matmut Atlantique ? "Sans les supporters, j'espère que ça ne va pas changer la chose", tente de se rassurer Trésor. 
 

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