Local de SOS Racisme taggé à Bordeaux : "Il y a une montée du radicalisme d'extrême droite"

Des inscriptions racistes ont été retrouvées sur les murs des locaux de trois associations de lutte contre le racisme ou d'aide aux réfugiés à Bordeaux.

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Dans la nuit de mardi à mercredi, les locaux de l'association SOS Racisme à Bordeaux ont été tagués. Sur la photo fournie par l'association, on peut voir l'inscription "La France aux français", le tag est signé "Action directe identitaire”.

"Le local de SOS Racisme Gironde a été pris pour cible par l’extrême droite", explique l'antenne girondine de l'association dans un communiqué. 

D'autres tags ont été découverts le même jour, ciblant cette fois l'association Boulevard des potes, qui lutte contre les discriminations.

Sur la devanture du local, on peut lire "Pour une France en non-mixité", ainsi que les inscriptions "- de SDF" et "+ d'OQTF [ndlr : obligation à quitter le territoire français]". Le message est de nouveau signé "Action directe identitaire”.

Le lendemain, dans la nuit de mercredi 14 au jeudi 15 décembre, c'est le local de la Cimade, une association d'aide aux réfugiés, qui a été la cible de tags. Les propos étaient "de la même connotation, faisant référence à l'Afrique", assure l'adjoint au maire de Bordeaux Olivier Escots. 

"La signature de tels actes est sans équivoque : l’extrême droite et des groupuscules apparentés", alerte SOS Racisme Gironde dans un communiqué. "Les choses sont assez inquiétantes, c'est la première fois en quatre ans que je vois ça, et on n'est pas les seuls, c'est tout un climat", précise le directeur de l'antenne girondine, Erwan Nzimenya.

"Multiplication des actions de l'extrême droite"

Ces actes, perpétrés la veille et le jour du match de Coupe du Monde France - Maroc, arrivent dans un contexte "de multiplication des actions de l'extrême droite dans notre commune", explique Olivier Escots. L'élu de Bordeaux en charge de la lutte contre les discriminations dénonce "une montée du radicalisme d'extrême droite".

Le 7 décembre, des militants d'extrême droite avaient tenté de s'introduire dans les locaux de l'université de Bordeaux, où deux députés de la France Insoumise donnaient une conférence. 

Fin novembre, un tag "Qu'ils retournent en Afrique" avait été retrouvé sur les murs de l'ASTI (association de solidarité avec tous les immigrés). Reprenant les propos du député RN Grégoire de Fournas à l'Assemblée, cette inscription était également signée "Action directe identitaire". Pour l'association, "la multiplication de tels actes de violences montre une escalade inquiétante".

Il y a aussi eu la marche des fiertés qui a été attaquée en juin, un groupuscule d'extrême droite qui a agressé des habitants du quartier Saint-Michel.

Erwan Nzimenya, directeur SOS Racisme Gironde 

France 3 Aquitaine rédaction web

Un appel aux autorités 

L'association a déclaré qu'elle porterait plainte, et qu'elle attendait des actes de la part des autorités. "Nous appelons encore une fois les pouvoirs publics, notamment les services de préfecture et de police, à agir pour que ces groupuscules soient mis hors d’état de nuire."

Ça fait six mois que l'extrême droite agit librement à Bordeaux, nous sommes en danger.

Erwan Nzimenya, directeur SOS Racisme 33

France 3 Aquitaine rédaction web

Un problème qu'Olivier Escots assure prendre très au sérieux. "Le maire prépare un courrier qu'il adressera à la préfète et à la procureure pour alerter les autorités sur l'augmentation de ces actes de radicalisme." Concrètement, il souhaite que ces groupes soient identifiés et que ces réseaux d'extrême droite soient démantelés. 

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