L'université de Bordeaux Montaigne dénonce ces actes. Les députés insoumis de la NUPES Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo donnaient une conférence dans l'enceinte universitaire mercredi 7 décembre. Celle-ci a été perturbée par des individus cagoulés, et, pour certains armés, qui ont tenté de s'introduire dans l'établissement.
Selon l'Université de Bordeaux, ils étaient une vingtaine d'individus cagoulés, armés de barres de fer et proférant des slogans racistes. L'établissement a décidé de porter plainte.
Alors que les députés insoumis Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo donnaient une conférence dans un amphithéâtre de l'établissement à Pessac, mercredi 7 décembre, des militants présentés comme appartenant à l'extrême droite ont tenté d'y pénétrer.
Les deux élus de la NUPES assurent dans un communiqué que "des membres du service d'ordre ont été blessés" en tentant de les repousser. Ces derniers "se sont pris des coups de matraques à la tête", assure Enzo, co-animateur des jeunes insoumis.es de Bordeaux, qui organisait cet évènement. Les élus étaient venus échanger sur les conditions de vie étudiante devant un amphithéâtre de 400 personnes.
Sur les images diffusées sur Twitter par le député Louis Boyard, on peut voir un groupe d'hommes derrière une grille, vraisemblablement menaçants et déterminés à entrer. "Ils ont tenté de s'introduire dans l'amphithéâtre afin d'agresser le public et les députés Carlos Martens Bilongo et Louis Boyard", affirme le communiqué.
"On a évité le pire , il y avait des retraités, des jeunes. Vous imaginez, trente personnes qui viennent casser des bouches, ça peut être un massacre", lance Carlos Martens Bilongo. "Des personnes racisées comme moi auraient pu être prises pour cible. Moi, j'ai pu être exfiltré par la police. Je pense qu'ils voulaient s'en prendre à nous physiquement."
"Je n'ai rien à voir avec ces gens"
Les forces de l'ordre confirment leur intervention, après avoir été appelées aux alentours de 19h10. "Ils étaient déjà dispersés quand on est arrivés", indique la police de Bordeaux, qui précise qu'aucune victime ne s'est pour l'heure présentée. Aucun individu n'a, par ailleurs, été interpellé ou identifié.
Mais selon Jean-Baptiste, présent sur place en tant que spectateur, les policiers "n'ont pas vraiment dispersé les militants, ils sont partis se cacher un peu plus loin, donc des gens ont failli se faire attaquer en sortant."
Sur une des pancartes brandies par ces individus, on peut lire les mots prononcés par le député du Rassemblement National Grégoire de Fournas le mois dernier à l'assemblée, "Qu'ils retournent en Afrique". Des propos qu'il avait tenus lors d'une intervention de Carlos Martens Bilongo sur l'immigration clandestine. L'élu RN du Médoc juge cet évènement "inacceptable" et se désolidarise de ces actes. " Je n'ai rien à voir avec ces gens, je ne les connais même pas. Je n'ai pas vu cette pancarte, mais je ne suis pas responsable", martèle-t-il. Mais pour Carlos Martens Bilongo, ce dernier a bien une part de responsabilité indirecte. "Ils ont repris ses mots", insiste-t-il.
Les deux élus vont déposer plainte
De son côté, l'Université Bordeaux-Montaigne condamne ces actes "avec la plus grande fermeté" et porte également plainte.
"Quand on fait ce genre d'évènement, on est malheureusement toujours sous la menace d'interventions d'agitateurs à qui la manifestation scientifique ou publique ne convient pas. C'est une présence de plus en plus visible sur les campus, c'est un véritable problème"
Lionel Larré, président de l'Université Bordeaux-MontaigneFrance 3 Aquitaine
Ce dernier déplore un climat délétère, qui pousse à anticiper ce type de perturbation à chaque nouvel évènement organisé. "A chaque fois, on prend toutes les précautions nécessaires au cas où cela arrive."
Des tags sur le campus
Autour de l'établissement, de nombreux tags fascistes fleurissent régulièrement. Et notamment des croix celtiques observées le mercredi matin, avant la conférence, comme le confirme l'université.
On a une préoccupation depuis les dernières élections sur une montée des antagonismes entre les extrêmes politiques.
Joyce Gabus - Cabinet de la présidence de l'université Bordeaux MontaigneFrance 3 rédaction Web
Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo ont, de leur côté, fait part de leur intention de déposer plainte. Ils demandent, par ailleurs, au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de procéder à la dissolution des groupes d'extrême droite. Un rassemblement contre l'extrême droite est organisé ce vendredi à 12h30 sur le parvis de l'université Bordeaux-Montaigne.