Bordeaux : un millier de manifestants réclame "une vraie Loi Climat"

De nombreux manifestants, plus d'un millier à Bordeaux, protestaient dimanche en France contre "la loi climat" adoptée le 4 mai en première lecture, à l'Assemblée nationale et qui sera présentée ce 10 mai au Sénat. Ils dénoncent également une forme de désengagement écologique du Président Macron.

Ce dimanche à 14 heures, ils étaient venus très nombreux, Place de la Victoire à Bordeaux, malgré la forte pluie, et répondant à l'appel de plus de 700 organisations, syndicats et partis politiques. Ils rappellent leur désapprobbation à ce texte et en réclament un autre.

Ils appellent, eux-mêmes, ces manifestations les "marches d'après". Tant ces militants se sentent dépossédés par cette Loi Climat et Résilience (le texte est jugé insuffisant par de nombreuses organisations), adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale le 4 mai, après trois semaines de débat.

Sur les 150 propositions de la CCC, "seules 13% ont été retenues", c'est une des raisons de leur colère.

Regardez le reportage de Gilles Coulon et Guillaume Decaix.

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Ils marchent ce jour pour : "une vraie loi climat" avec parmi les revendications, ces 700 organisations réclament "la reconversion des emplois dans tous les secteurs polluants, l’accès aux soins, à un logement décent, à de la nourriture saine, de l’eau potable et de l’air pur pour toutes et tous, la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles. Des mesures pour modifier nos moyens de production et de consommation doivent être prises en tenant compte que ce n’est possible qu’en réduisant les inégalités pour construire une société plus juste".

Référendum enterré ?

Ils reprochent donc à ce texte de manquer d'ambitions et à l'Exécutif de revenir sur ses aspirations premières.

Aussi, la dernière rumeur sur un potentiel report du référendum sur le climat promis par Emmanuel Macron, sème le trouble. Le Journal du Dimanche affirme qu'Emmanuel Macron a renoncé au scrutin, déclenchant les foudres des écologistes qui manifestent ce 9 mai, tandis que le chef de l'Etat assure toujours vouloir modifier la Constitution.

La modification de l'article premier de la Constitution pour y intégrer la protection du climat "n'est en rien enterrée", a assuré l'Elysée dimanche, sans évoquer le référendum par lequel le président souhaitait valider ce changement de la loi fondamentale.
Les conditions d'un référendum sur ce projet "ne sont pas réunies", avait pourtant estimé dans le JDD, ce jour, le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade.

Le Sénat, contrôlé par la droite et qui doit examiner lundi le texte déjà voté par l'Assemblée nationale, "a fait le choix de vider de sa substance la proposition de la convention citoyenne pour le climat (CCC), et donc d'empêcher l'accord", accuse le porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée.  

C'est "l'engagement du président de la République"

De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a assuré sur France 3 que "Evidemment qu'on souhaite que le référendum ait lieu. C'est l'engagement du président de la République", accusant le Sénat de "torpiller" le projet de loi visant à inscrire la protection du climat dans la Constitution pour en "empêcher sa tenue".
  
 "Mais aujourd'hui la balle est dans le camp du Sénat. (...) Il y a aujourd'hui une volonté, visiblement des sénateurs, de torpiller la proposition" de la Convention citoyenne sur le climat (CCC), a estimé Gabriel Attal.

Le projet de loi inspiré par la CCC grave à l'article 1er de la Loi fondamentale que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique". Or la majorité du Sénat rejette le terme "garantit", qui donnerait selon elle à la préservation de l'environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.

"Si les sénateurs ne votent pas cette proposition" inspirée de la CCC, "ça veut dire qu'ils empêchent la tenue d'un référendum", selon le porte-parole du gouvernement.

La Loi Climat et Résilience sera présentée ce 10 mai devant le Sénat et votée en juin.

 

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