Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. Conséquence des facteurs physiologiques, hormonaux, mais aussi économiques et sociaux. Le « Bus du cœur des femmes » propose aux femmes une large opération de dépistage.
Pour sa deuxième année en Gironde, le bus rose de l'association Agir pour le cœur des femmes, s'est installé pour trois jours au cœur du parc Cazalet à Pessac. À l'intérieur, on propose de passer un électrocardiogramme, faire des analyses de sang, apprendre à prendre sa tension, seule chez vous. Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une campagne nationale de dépistage et de sensibilisation des femmes aux maladies cardiovasculaires.
Une "urgence médicale et sociétale", selon Thierry Drion, cofondateur de l'association. À âge égal, les femmes présentent plus de facteurs de risques cardiovasculaires que les hommes. Ainsi, le "Bus du cœur des femmes" parcourt une trentaine de villes de France afin d'alerter, de sensibiliser et de former sur ce sujet.
Prévenir plutôt que guérir
C'est la mission que s'est donnée l'association. Le bus du cœur offre aux femmes un rendez-vous d'information et de dépistage, directement sur leur lieu de vie. "Aujourd'hui, dans 8 cas sur 10, on peut éviter à ces femmes de rentrer dans la maladie" confie Thierry Drion. Une occasion d'informer avant l'apparition des premiers symptômes.
C'est fondamental ! 50% des femmes ont au moins deux facteurs de risques, et presque 80% d'entre elles n'ont jamais rencontré de cardiologue
Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille et co-fondatrice d'Agir pour le cœur des femmesFrance 3 Aquitaine
La connaissance des symptômes de ces maladies est largement sous-diagnostiquée par rapport aux hommes. Double peine pour ces femmes, qui ont plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires.
Le tabac, le cholestérol, l'obésité sont autant de facteurs de risques traditionnels connus du grand public. Mais chez les femmes, les risques hormonaux, s’ajoutent à ceux en commun avec l’homme. En effet, ces risques s'envolent au moment de la ménopause ou lors des grossesses. Mais également du fait de la prise de contraceptifs avec œstrogènes de synthèse.
Par ailleurs, après la ménopause, la prévalence d'hypertension artérielle est plus élevée chez la femme que chez l’homme du même âge et a davantage d’impacts sur ces dernières.
Former des professionnels
Au-delà du dépistage, l'objectif de cette opération est aussi de former les professionnels de santé aux spécificités des risques cardiovasculaire des femmes et de construire, après le passage du bus, un vrai parcours de soin sur le long terme. Une opportunité de fédérer sur le territoire, des professionnels qui, par la suite, continueront ensemble à travailler et agir pour ces femmes.
Quand une dame a des crampes dans le mollet, on va la traiter pour une sciatique, parce qu'on pense que la maladie des artères des jambes, c'est une maladie d'homme ! Et cette femme, elle se retrouve amputée !
Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille et co-fondatrice d'Agir pour le cœur des femmesFrance 3 Aquitaine
Cette campagne s'articule autour d'un parcours de soins structurés associant cardiologues, gynécologues, obstétriciens, médecins généralistes et professionnels paramédicaux pour une prise en charge globale de la femme.
En France, on estime que 200 femmes meurent chaque jour suite à des problèmes cardiovasculaires mal ou pas soignés.