Dans un communiqué, le parquet de Bordeaux annonce la mise en examen et le placement en détention provisoire de quatre jeunes hommes, après le meurtre d'un sexagénaire à Floirac, le 10 avril dernier. Une cinquième personne, une femme, est placée sous le statut de témoin assisté.
Une semaine après la découverte du corps sans vie d'un sexagénaire dans une résidence de Floirac, samedi 10 février dernier, le parquet de Bordeaux annonce ce dimanche 18 avril la mise en examen et le placement en détention provisoire de quatre jeunes hommes, soupçonnés d'homicide volontaire.
Une cinquième personne entendue en garde à vue, une jeune femme, est placée sous le statut de témoin assisté, indique la procureure Frédérique Porterie.
Un voisin découvre le corps
Le parquet revient aussi sur les faits du dix avril, et le déroulement de l'enquête. C'est un voisin, qui, entendant un bruit sourd provenir des locaux techniques de l'immeuble rue Edgar Degas, vers 19 heures, sort de son appartement.
Au niveau de la coursive d'accès à ces locaux, il découvre un corps, allongé au sol et sur le dos, présentant des blessures au niveau du visage. Malgré une tentative de réanimation par les voisins puis les pompiers, le décès de la victime est prononcé quelques minutes plus tard.
Les premières investigations permettent ensuite d'établir que les faits sont criminels. "La présence de taches de sang en projection sur le mur, situées au ras du sol dans la coursive où le corps du défunt avait été retrouvé, [induisent] que la victime avait pu être frappée alors qu'elle se trouvait étendue au sol", relèvent les enquêteurs.
Carte : la résidence où l'homicide a été commis, à Floirac
Un homicide "soudain et brutal"
L'épouse de la victime explique que son mari avait bricolé toute la journée dans son garage. Un garage qui se trouve à une dizaine de mètres de l'endroit où le corps a été découvert.
Remonté chez lui vers 18h55, le sexagénaire prévient sa femme qu'il re-descend pour quelques minutes. Mais elle ne le verra jamais revenir.
D'après le communiqué de la procureure Frédérique Porterie, "l'hypothèse d'une mauvaise rencontre avec une personne qui aurait été dérangée et surprise par la présence de la victime [est] rapidement privilégiée, l’homicide de la victime ayant manifestement été commis avec soudaineté et brutalité."
Un témoin anonyme déterminant
Mardi 13 avril, l'enquête progresse rapidement grâce à un témoignage anonyme fourni aux policiers. Selon cette personne, un jeune homme de 21 ans, habitant à Cenon, se vante d'être l'auteur du meurtre.
Deux jours plus tard, jeudi 15 avril, il est interpellé à Andernos, et placé en garde à vue. Deux autres suspects sont arrêtés le même jour.
Le lendemain, vendredi 16 avril, un couple se présente spontanément au commissariat pour y être entendu.
Un meurtre pour une "remarque désobligeante" ?
En garde à vue, les quatre hommes âgés de 20 et 21 ans, reconnaissent avoir porté des coups au sexagénaire. En revanche, la jeune femme "nie toute brutalité envers la victime".
"Ils expliquent leur geste par un soi-disant propos déplacé de la victime à l’égard de la jeune femme du groupe et nient toute intention homicide", précise le parquet.
À l'issue de leur garde à vue, les quatre hommes ont été mis en examen pour homicide volontaire et placés en détention provisoire samedi 18 avril. La jeune femme est placée sous statut de témoin assisté.