Ils réclament eux aussi la prime mensuelle de 183 euros net allouée à 1,5 million de professionnels de santé après les accords du Ségur. Ils sont dans les métiers de l'humain (administratifs, techniques, logistiques) et pour partie dans les métiers du social. Témoignages de ceux qui se sentent "les oubliés du Ségur" dans un centre d'accueil pour enfants de Bègles en Gironde
Francine, Fanta et Djamel travaillent dans un centre d'accueil pour enfants à caractère social de Bègles, commune voisine de Bordeaux, en Gironde. Comme leurs collègues des métiers de l'humain en France, ils se font entendre à l'occasion de la journée nationale de mobilisation des "Oubliés du Ségur de la santé", ce mercredi 28 septembre.
Ils ne comprennent pas pourquoi ils ont été exclus des dernières revalorisations salariales accordées en février 2022 par le Gouvernement à certains travailleurs sociaux et médico-sociaux.
Francine, assistante de direction dans cet établissement, estime que ses missions amènent aussi du soin et de la protection aux enfants. Elle voudrait donc également bénéficier de la prime mensuelle de 183 euros net accordée par le Ségur à 1,5 million de professionnels de santé.
Pourquoi ? Pourquoi alors que nous faisons ensemble un travail éducatif par nos fonctions.
Francine Uria, assistante de direction au centre d'accueil Raba-Bègles
"Si on n'est pas là, comment ils font pour travailler ?"
Cet établissement d'accueil pour enfants à Bègles compte 41 salariés, dans les métiers du médico-social et les fonctions supports.
C'est le cas de Fanta Traore. Agent de service, elle confie à nos reporters Karim Jbali et Marc Lasbarrère sa colère face à ce manque de reconnaissance.
"On est là aussi pour les jeunes, il n'y a pas que les éducateurs ou les chefs de service. Si nous on n'est pas là, comment ils font pour travailler. Il faut bien nettoyer les toilettes, les douches, nettoyer les draps... "
Des métiers pas assez attractifs
Ces "oubliés du Ségur" dénoncent un manque d'attractivité de leur profession. Avec comme conséquences un sous-effectif chronique, des métiers en tension explique Djamel Dinar, chef de service éducatif au centre d'accueil Raba.
Il y a des difficultés pour remplacer et même pour recruter en CDI à cause probablement d'une convention pas adaptée et de salaires trop faibles
Djamel Dinar, chef de service éducatif au centre d'accueil Raba
Au-delà de la demande de bénéficier de la prime mensuelle de 183 euros net, tous réclament aujourd'hui une autre approche de leur métier pour y reconnaître la part de l'humain dans leur quotidien.