Le gouvernement reste en place. Après l'utilisation de l'article 49.3 de la constitution pour faire adopter, sans vote, le texte sur la réforme des retraites, les deux motions de censure ont été rejetées, à 9 voix près. Réactions des parlementaires du Sud Ouest.

"Majorité requise : 287 députés. Pour l'adoption : 278. La majorité requise n'étant pas atteinte, la motion de censure n'est pas adoptée", annonce ce soir du 20 mars la Présidente Yaël Braun-Pivet depuis le perchoir de l'Assemblée Nationale. Le gouvernement ne tombera pas, le texte sur la réforme des retraites est donc adopté. Le rejet de la motion de censure signe la fin de cette navette parlementaire, qui n'aura connu aucun vote de la part des députés suite à l'utilisation de l'article 49.3 de la constitution..

Mais alors qu'un écart d'une quinzaine de voix était attendu quand-à la censure du gouvernement, celui-ci a été réduit à seulement 9 voix. Quelles conséquences politiques à ce résultat? Quelle réponse des oppositions dans la rue, et à l'Assemblée? Nous avons posé, à chaud, ces questions à des députés du Sud Ouest.

Vincent Bru, député MoDem des Pyrénées-Atlantiques

Membre de la majorité avec le MoDem, le député des Pyrénées-Atlantiques Vincent Bru dit être "satisfait" du texte adopté ce soir, à défaut de mieux. Un soutient au gouvernement, assorti tout de même d'une "clause de revoyure", pour voire d'ici 2027, ce qui peut encore être amélioré :

Le Sénat a apporté des modifications positives sur les femmes, les seniors et les carrières longues. En commission mixte paritaire, nous avons encore amélioré le texte. Il n’est peut-être pas parfait, mais je l’aurai voté volontiers.

Vincent Bru

Député MoDem des Pyrénées-Atlantiques

Avec la fin du processus législatif, le député appelle au calme dans la rue.

Les oppositions vont certainement continuer de manifester, c'est leur droit. Mais il faut que cela se passe dans le respect de nos concitoyens. Je pense que le Président de la République va devoir reprendre la main, qu’il trace des perspectives vis-à-vis des concitoyens qui vivent des moments difficiles. Le gouvernement de son côté va devoir renouer le dialogue.

Vincent Bru

Député MoDem des Pyrénées-Atlantiques

Serge Muller, député RN de Dordogne

Serge Muller, député Rassemblement National de la Dordogne, a pris part au vote ce lundi, pour la motion de censure transpartisane. Il regrette l’issue de ce premier vote.

« C’est assez décevant, il en manque très peu pour faire basculer le résultat... 9 voix! Il nous reste le recours devant le conseil constitutionnel visant certains articles, pour essayer de rendre invalide cette loi. Les gens sont révoltés que le peuple n’ait pas été entendu. »

Serge Muller

Député RN de Dordogne

Qu'en-est-il de la suite?

Je soutiens les rassemblements pacifiques, le droit de manifester c’est constitutionnel. Mais pas de débordements! On va pas tout casser. Ceux qui cassent pénalisent les Français.

Serger Muller

Député RN de Dordogne

Iñaki Echaniz, député des Pyrénées-Atlantiques

Iñaki Echaniz, député NUPES des Pyrénées Atlantiques relève le peu de voix manquante pour adopter la motion de censure. Il avance d’ores et déjà une démarche pour la suite. Dans les rangs de l’Assemblée, lorsque la motion a été déclarée rejetée, des pancartes ont fleuri du côté des députés de la Nupes. Trois lettres : RIP. "Le combat continue, nous avons déposé un référendum d’initiative partagé."

Il nous faut un certain nombre de signatures de parlementaires, nous les avons. Puis un certain nombre de signatures de citoyens, comme pour les aéroports de Paris. C’était annoncé depuis quelques jours. Nous irons jusqu'au référendum qui devra trancher par la voix du peuple et pour le peuple. »

Iñaki Echaniz

Député des Pyrénées-Atlantiques

Inaki Echaniz évoque aussi une autre démarche pour faire barrage à l’application de cette loi : "Ce texte ne parait pas légitime, nous déposons aussi un recours devant le conseil constitutionnel."

Grégoire de Fournas, député de la Gironde

Le député du médoc a voté les deux motions de censure. Il s'en prend directement aux neuf députés qui ont empêché celles-ci de faire tomber le gouvernement.

Pascale Martin, députée NUPES de la Dordogne

Pascale Martin, députée NUPES de Dordogne appelle quand-à-elle à la démission du gouvernement.

Boris Vallaud, député des Landes

Le député des Landes a pris plusieurs fois la parole pour défendre la motion de censure transpartisane : "À semer la misère, madame la ministre, vous récoltez la colère, quoi qu'il en coûte à la démocratie", a-t-il adressé à Elisabeth Borne depuis le pupitre de l'assemblée. Après le rejet de la motion de censure, il considère que la bataille n'est toujours pas perdue.

Sébastien Peytavie, député NUPES de la Dordogne

Le député NUPES de Sarlat avait déjà annoncé qu'il voterait la motion de censure. Il montre sur twitter les coulisses de ce vote particulier à l'Assemblée : il se fait dans des pièces adjacentes du palais Bourbon, et les députés ne peuvent que voter pour la mention. Ceux qui votent contre ou s'abstiennent ne sont simplement pas comptabilisés. 287 voix sont nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

Conséquences du 49.3

Alors que le vote final sur la réforme des retraites s'apprêtait à avoir lieu, vendredi 17 mars, à l'Assemblée Nationale, le doute s'est emparé de la majorité présidentielle Renaissance. Le texte risquait d'être rejeté par le Parlement, suite au revirement de députés Les Républicains.

Déclenché par le gouvernement, l'article 49.3 de la constitution a permis de faire adopter le texte de la réforme des retraites sans avoir à passer par le vote des députés, et a déclenché la colère des oppositions, à l'assemblée comme dans la rue, qui dénoncent un passage en force. En engageant sa responsabilité et celle de son équipe, la première ministre Élisabeth Borne a alors ouvert la porte à des motions de censure, dernière chance de rejeter le texte. 

Deux motions ont été déposées par les oppositions. La première, par le groupe Rassemblement National, la deuxième, transpartisane, par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires (LIOT). Si le texte proposé par l'extrême droite n'avait aucune chance d'obtenir suffisamment de voix, les députés de la gauche ayant annoncé refuser de la voter, l'autre motion a tenu le pays en halène tout le weekend, jusqu'à ce soir. Une majorité absolue des députés, soit 287 députés, devaient la voter pour provoquer la démission du gouvernement. 278 l'ont approuvée.

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