Une heure de débat avec cinq des neuf candidats sur les thèmes de la place de la voiture et du vélo, de l'aménagement des boulevards à Bordeaux en Gironde. Ils débattent aussi d'un point de discorde avec l'actuel maire sortant : la gestion de la ville et la cogestion de la métropole.
Une heure de débat pour évoquer la place de la voiture et le vélo dans la ville, le choix des transports en commun, bus, tram, gratuits ou pas ? Le rôle de la métropole et sa gestion avec l'avenir du stade Matmut... autant de sujets au coeur du débat entre les candidats.
Ils sont nos invités sur le plateau de France 3 ►
- Nicolas FLORIAN, Maire sortant L.R, tête de liste « Ensemble, faisons-nous confiance » [ Vice-Pdt Bordeaux Métropole - Conseiller Régional ]
- Pierre HURMIC, Conseiller municipal EELV, tête de liste « Bordeaux Respire » [ Conseiller métropolitain ]
- Thomas CAZENAVE, Candidat LREM, tête de liste « Renouveau-Bordeaux »
- Philippe POUTOU, Candidat Extrême gauche, tête de liste « Bordeaux en luttes »
- Bruno PALUTEAU, Candidat R.N, tête de liste « Le réveil Bordelais » [ conseiller municipal de Bègles, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ]
La mobilité : le sujet qui fache
Comment mieux circuler dans Bordeaux ? La ville et la métropole sont saturées. Quelle place pour le vélo ou pour la voiture ?L'élu écologiste, Pierre Hurmic dénonce "Les bandes cyclables coupe-gorge" . Il réclame un aménagement ambitieux des boulevards qui entourent la ville sur la rive gauche. " Les vélos, on les fait passer à la place des voitures " Le candidat prend un engagement, il s'agit d'inverser la tendance. Il s'engage pour " des pistes sécurisées, des transports en commun performants jusqu’à Cenon sur la rive droite ... "
Bruno Paluteau, candidat du Rassemblement National, n'est pas du tout sur la même tendance " Pas de car bashing, pas de haro sur l’auto, ni fiscal, ni circulation." Sa solution pour désengorger la ville :" transformer des quartiers en village".
Philippe Poutou, pour le NPA et avec le soutien de la France Insoumise, pose le problème plus largement : " C'est la question du déplacement sur tout le département qu'il faut envisager, des transports collectifs, un vrai service public des transports, la gratuité pour tous et toutes " Voilà en substance pour l'ancien candidat à la présidentielle.
L'actuel maire est la cible des autres candidats sur cette question de l'aménagement des boulevards. Nicolas Florian affiche son action depuis son arrivée dans le fauteuil de maire il y a un an : " J'ai lancé une concertation" pour décider des solutions à envisager.
Le candidat soutenu par la République en marche, Thomas Cazenave attaque : " C'est un engagement non tenu d’Alain Juppé sur les boulevards. Il faut voir plus large. La métropole fonctionne comme elle a été inventée par Jacques Chaban Delmas, elle dysfonctionne. Nous n’avons plus les moyens d'avoir des prolongements de ligne de tram.... "
Les finances et le stade Matmut dans le viseur des opposants
Le Stade Matmut et son montage financier a toujours été sujet à polémique. Il ressort dans le débat. Une fréquentation qui n'est pas au rendez-vous, la crainte d'une ardoise laissée aux électeurs, le dossier ressort dans la campagne. Nicolas Florian, le maire actuel qui était aussi chargé des finances sous l'ère Juppé, doit faire face aux critiques de tous les autres candidats. Globalement, c'est la gestion de la métropole qui est sujet à polémique. La fameuse "cogestion" à la bordelaise ne fait pas du tout l'unanimité.L'intégralité du débat est à suivre ici ►
Le contexte
En 2014, Alain Juppé avait décroché la mairie dès le premier tour avec un programme axé sur le développement de la ville, les déplacements et le bien vivre. Pour la version 2020 de la campagne, Alain Juppé n'est plus là et les priorités mises en avant par les candidats ont changé.Les principaux candidats valorisent tous l'écologie, l'accès au logement, le cadre de vie.
Qui sont les candidats ?
► Nicolas Florian est le maire sortant. Il s'est assis dans le fauteuil de maire quand Alain Juppé a quitté Bordeaux par surprise en février 2019, et mis le cap sur le Conseil constitutionnel. Ancien patron de l'UMP dans le département, il répète depuis des mois que " Son parti, c'est Bordeaux ".S'il est élu le 20 mars, quelle sera la priorité de Nicolas Florian ?
Le logement abordable c'est quoi ? C'est avoir des constructions avec des prix de sortie à 3 000 euros le mètre carré.
Nicolas Florian
► L'écologiste Pierre Hurmic, EELV, a constitué une liste commune avec le PS, le PC, Nouvelle Donne, Générations. Il est conseiller municipal de Bordeaux depuis 1995. Il part confiant après les dernières élections européennes, où la liste de Yannick Jadot a totalisé dans la capitale girondine 21,5% des suffrages contre 13% au niveau national.
S'il est élu le 20 mars, quelle sera la priorité de Pierre Hurmic ?
Première priorité : décréter une pause sur tous les programmes immobiliers. La ville de Bordeaux a été livrée à une promotion immobilière débridée, ce n'est pas pour rien qu'on parle d'eldorado à propos de notre ville.
Pierre Hurmic
► Le candidat LREM Thomas Cazenave veut se démarquer avec une "vision progressiste et centriste". Ce Bordelais d'origine est inspecteur des finances. Pour cette campagne, il a mis entre parenthèse son poste stratégique de délégué interministériel à la transformation de l'Etat.
S'il est élu le 20 mars, quelle sera la priorité de Thomas Cazenave ?
Changer l'organisation de la ville. Elle a beaucoup grandit, elle s'est beaucoup transformée. Il faut vraiment cultiver notre proximité et donc créer 16 quartiers avec 16 maisons de quartier.
Thomas Cazenave
► Philippe Poutou est le dernier candidat tête de liste déclaré. Il porte les couleurs de son parti le NPA et avec le soutien de la France Insoumise. Le syndicaliste CGT, mobilisé pour son usine Ford durant plusieurs mois, repart à la bataille puisqu'il a déjà été candidat en 2014.
S'il est élu le 20 mars, quelle sera la priorité de Philippe Poutou ?
On répond à l'urgence sociale, nous on pense qu'il ne doit y avoir personne à la rue, donc c'est la réquision des logements vides.
Philippe Poutou
Cinq autres candidats en lice pour la mairie de Bordeaux
Le Rassemblement National, avec Bruno Paluteau, chirurgien-dentiste bordelais en tête de liste, fait campagne en espérant franchir la barre des 10 % et ainsi se maintenir au second tour. Sans surprise, le RN base ses priorités sur le thème de l'insécurité à Bordeaux et la circulation avec des automobilistes qui seraient trop souvent les boucs émissaires.A la tête de la liste « Servir Bordeaux », Pascal Jarty, ancien responsable associatif et conseiller municipal sous Chaban-Delmas a présenté un programme axé sur la nature en ville et la solidarité, la gratuité des transports et des cantines scolaires.
Gilles Garçon conduit la liste " Le temps des Bordelais ", pour l'UPR ( union populaire républicaine ) de François Asselineau qui milite pour la sortie de l'Union européenne. Son programme prévoit de remédier à une " urbanisation débridée ".
Fanny Quandalle est candidate Lutte Ouvrière, tout comme en 2014. Elle reprend le grand slogan de son parti comme fil conducteur de son programme : défendre le camp des travailleurs. Comme en 2014, elle est la seule femme candidate pour les municipales à Bordeaux.
Yves Simone, candidat (SE) aux élections municipales de Bordeaux, a pour thème de campagne la minéralité de la ville, l'amélioration de l’accueil des touristes et "des projets qui font rêver". Yves Simone est par ailleurs guide touristique bien connu dans la capitale girondine.