Le Musée d'Ethnographie de Bordeaux conjugue nouvelles technologies et vêtements anciens

Le Musée d'Ethnographie de Bordeaux propose une expérience inédite, grâce à des modélisations 3D, autour d'un voyage vestimentaire vers l'Asie.

Le musée d'Ethnographie de Bordeaux propose jusqu'au 29 mai sa collection "Textile 3D". Des dizaines de vêtements qui datent du XIXe siècle, y sont exposés.
 

Vêtements d'ailleurs

Vestes en peau de poisson, gilets brodés des minorités des montagnes laotiennes ou uniforme de guerre chinois tissé au fil d'or, tous sont originaires de Sibérie et d'Asie du Sud-est. Du fait de leur grand âge, ils sont incroyablement fragiles.

"Ce sont des matériaux fragiles à la lumière et à la manipulation. Dans une exposition, ce n'est pas facile, car il faut pouvoir montrer le textile sans l'abîmer", explique Solenn Nieto, chargée des collections du musée d'Ethnographie.
 
Pour pallier ce problème, des scientifiques bordelais ont construit un grand scanner, capable de prendre un milliard de mesures toutes les dix secondes. Le but : recréer, en 3D, les vêtements ancestraux, dans leurs moindres détails.

"Il y a des millions de photos, car il existe des millions de points de vue. On essaie de recréer autant de diversité de reflets qu'à l'œil nu", détaille Antoine Lucat, étudiant en doctorat de sciences, aux côtés de Romain Pacanowski, chercheur à l'Institut d'Optique.

Large de quelques mètres, ce dôme métallique, baptisé Material règle donc, avec la technologie les soucis techniques liés aux textiles.
   

Faire avancer la science

En partenariat avec l'Institut d'Optique et l'Université de Bordeaux, le projet a recensé les pièces les plus complexes du musée, parmi les 500 qu'il détient.

Si conserver la même expérience pour le visiteur est primordial, ce projet pourra également faire avancer la recherche. Grâce à ces numérisations 3D, les scientifiques du monde entier pourront étudier les tissus, à distance.
 
"Nous avons découvert des points de broderie que nous ne voyions pas avant. On peut comprendre comment les tissus ont été brodés. On a même découvert de nouvelles couleurs", énumère Solenn Nieto, chargée des collections du musée d'Ethnographie.

Le musée propose également des ateliers aux visiteurs sur le fonctionnement de ce projet. Mais les scientifiques voient plus grand. Ils souhaiteraient élargir cette méthode à tous les objets anciens, pour que la technologie devienne véritablement une alliée du patrimoine.