Ils et elles sont décorateurs, peintres ou machinistes et représentent la face cachée des spectacles à l'Opéra national de Bordeaux. Plusieurs dizaines d'intermittents manifestent ce mardi 30 mai devant l'auditorium. Ils demandent un meilleur salaire horaire. Pour une majorité, ce dernier est égal au Smic.
Ils peuvent avoisiner les 200 personnes pour certaines grandes productions. Electriciens, peintres, couturiers, perruquiers ou accessoiristes, ils exercent des métiers techniques spécifiques du spectacle, souvent précaires, liés au régime de l'intermittence.
"Nous avons un savoir-faire très spécifique. Je crois que c'est quelque chose de précieux."
David de Souza, machiniste.Rédaction web France 3 Aquitaine
Aujourd'hui, près de 70 collaborateurs de l'opéra national de Bordeaux prennent la parole, car ils s'estiment payés en dessous de la moyenne nationale.
"70 % d'entre nous sommes payés au Smic horaire à 11,52 euros brut alors que la moyenne dans nos métiers est de 15,75 euros" poursuit le technicien au nom du collectif "intermittent.es de l"Opéra", qui vivent pour la plupart autour de Bordeaux.
"Ce traitement est indécent. En particulier avec l'inflation. Il y a un sentiment de déclassement, de déconsidération", poursuit-il.
Alors que l'institution bordelaise présente sa saison 2023-2024, les intermittents ont décidé de se rassembler devant l'auditorium, cours Clémenceau, ce mardi 30 mai, en fin d'après-midi. "Cette structure promeut l'excellence tout en payant son personnel intermittent à des tarifs de misère" précise le collectif dans un communiqué.
En mars 2021, en pleine crise sanitaire, des intermittents avaient occupé la salle du grand théâtre, pour demander la réouverture des lieux culturels et une sauvegarde de leur statut.
Discussions
D'après le technicien, des réunions ont déjà eu lieu avec la direction. "Des échanges constructifs" dit David de Souza.
"On propose une augmentation progressive jusqu'en 2025. Jusqu'à ces 15,75 euros. La direction trouve les propositions entendables mais elle s'arrête à 14 euros", indique le technicien qui ajoute que de nombreux postes de permanents ne sont pas remplacés.
Une nouvelle réunion était prévue ce mardi à 14 heures pour discuter des conditions salariales.