"On est en train de tuer le football" : en Gironde, un appel à la vigilance face aux violences dans les clubs amateurs

Depuis la reprise post-Covid, de nombreux faits de violence ont été rapportés dans les clubs de football amateur, notamment en Gironde et en Dordogne. Mais comment lutter contre ces agressions ?

Des arbitres roués de coups, des scènes de bagarre générale... ce genre d'évènement n'est plus si rare. Depuis septembre dernier, beaucoup de faits de violence dans des clubs de football amateur ont été mis en lumière.

Violences en série

Comme le jeudi 11 novembre dernier en Dordogne, lors d'un match entre Marsaneix et Périgueux où trois spectateurs ont été agressés :

En Gironde aussi, des cas de violence ont été rapportés. Selon Olivier Somps, président de l'Union nationale des arbitres français (UNAF) de la Gironde, deux arbitres ont été agressés pendant des rencontres de football amateur. 

Le premier a été frappé le 19 septembre lors d'un match entre Beautiran et Floirac. Il a été roué de coups alors qu'il tentait de calmer une bagarre entre les joueurs des deux équipes. "Il est choqué et n'a pas repris l'arbitrage depuis", déplore Olivier Somps.

Puis lors d'une rencontre en Nationale 3 entre Libourne et Lège Cap-Ferret, le climat de tension était tel que l'arbitre a décidé d'arrêter le match à la 34e minute. Selon Olivier Somps, ce dernier a été pris à la gorge alors qu'il rentrait aux vestiaires. 

17 agressions en Gironde

Selon lui, ce problème de violence était déjà présent avant le Covid. D'après les chiffres de l'UNAF, il y a eu 35 agressions en 2019, contre 17 cette année. Alors pourquoi semble-t-il y avoir une flambée des violences dans le sport ? "Comme on les médiatise beaucoup plus, on a l'impression qu'il y a une forte augmentation. En fait il n'y a pas plus d'agressions qu'il y a deux ans."

À noter que ce constat ne concerne que la Gironde. En Occitanie ou dans le Nord, la tendance peut-être différente, précise le président. 

Réagir pour mieux prévenir

Pourtant dans le département, les sanctions se font de plus en plus sévères. Par exemple, un joueur devra payer jusqu'à 100 euros d'amende s'il écope d'un carton rouge délivré pour violence. 

Le budget amende-discipline sur le district de la Gironde représente environ 300 000 euros. Ca va du carton jaune jusqu'à l'agression d'un arbitre.

Richard Benchimol - Président de Bouliacaise Football Club

Ce président de club amateur estime aussi que les mauvais comportements peuvent débuter très tôt : "Même chez les plus jeunes on a des agressions verbales. On sait que la violence sur les terrains commence par ça."

De plus, beaucoup de jeunes prennent exemple sur les joueurs professionnels, qui peuvent avoir des comportements violents. Pour Olivier Somps, président de l'UNAF 33, il faut réagir : 

Tant qu'on ne se réunira pas autour d'une table pour travailler sur l'intérêt général et non l'individuel, on n'y arrivera pas. On est en train de tuer le football.

Olivier Somps, président de l'UNAF 33

Un travail qui devra aussi se faire auprès des plus jeunes : car ce sont eux qui deviendront les joueurs amateurs de demain.   

dfr ©M.Neuville/E.Arnould/S.Colpaert

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