"On n'est jamais perdants" : les revendeurs de muguet se ruent chez les derniers grossistes

Plusieurs dizaines de millions de brins de muguet seront vendus en France le 1ᵉʳ mai. Chez l'un des derniers producteurs de Gironde, à Martillac près de Bordeaux, les revendeurs se sont donné rendez-vous aux aurores pour récupérer leurs fleurs. Une vente lucrative pour ces particuliers, encore plus en période d'inflation, mais très encadrée.

Le jour est à peine levé à Martillac. Ils sont déjà une cinquantaine à patienter devant l'un des derniers sites de production de muguet en Gironde. En cette veille de la Fête du travail, ces particuliers sont venus s'approvisionner chez ce grossiste.

"Je me suis levé à 4 h pour arriver à 6 h 30. Et quand je suis arrivée, il y avait déjà la queue", explique cette vendeuse emmitouflée dans son manteau.

17 euros les 50 brins

Car le jeu en vaut la chandelle. Les cinquante brins sont vendus 17 euros par le producteur. La plus-value sera intéressante pour ces revendeurs qui complètent ainsi leurs revenus.

Je vends les trois brins à 3 euros, avec une rose à 5 euros. Je ne sais pas combien j'en vendrai, mais on n'est jamais perdants. Je vais améliorer ma retraite comme ça!

Hubert Joël, retraité girondin

Lydia et Cléa arrivent de Libourne pour récupérer leur commande. Cela fait au moins trente ans que Lydia "fait le muguet", comme elle dit. Et cette année encore, les deux amies espèrent bien réussir leur vente. "Ce qui nous motive à faire la vente ? Les sous !", explique Lydia.

On espère faire dans les 500 euros, à condition qu'il fasse beau. Car s'il pleut, on ne les fera pas les 500 euros!

Cléa Lebreuil, vendeuse de muguet

Des producteurs rares en Gironde

Jacques Dubern est l'un des derniers producteurs de Gironde, à Martillac.

 
Cette année, il a réussi à récolter 150 000 brins. Une production de plus en plus compliquée par les conditions météorologiques. Pour être prêtes le jour J, les clochettes porte-bonheur demandent beaucoup de techniques. Et beaucoup d'énergie aussi pour chauffer ou refroidir les plantes selon leur floraison.

"Il y a toujours autant de gens qui vendent le muguet le 1er mai. Le problème, c'est que nous sommes moins de producteurs. Donc, les vendeurs se concentrent sur ceux qui restent, comme moi", explique l'horticulteur installé à quelques kilomètres de Bordeaux.

Une vente libre, mais très encadrée

Le 1ᵉʳ mai est en effet le seul jour de l'année où les particuliers ont le droit de s'installer dans la rue pour vendre leur muguet. Le reste du temps, la vente à la sauvette est interdite en France.

Mais attention : si la vente est libre, tout n'est pas permis.
Cette vente peut être encadrée par des arrêtés municipaux. Par ailleurs, il est interdit d’installer un point de vente (une table, des tréteaux ou des chaises) ou de vendre à proximité d’un fleuriste.

Autre règle : le muguet ne doit pas être vendu avec ses racines et sans composition florale. 
Enfin, si les brins de muguets sont cueillis en forêt, il faut l'autorisation du propriétaire (sauf s'il s'agit d'un espace public). Et dix à quinze brins maximum peuvent être ramassés. Au-delà, le Code forestier prévoit des sanctions pénales à l’encontre des auteurs de prélèvements abusifs.

Les amendes peuvent être salées : entre 250 euros et 600 euros si on ne respecte pas ces différentes règles ou si l'on vend en grande quantité. Il vaut donc mieux bien se renseigner auparavant, histoire que les clochettes porte-bonheur ne transforment pas ce 1ᵉʳ mai en journée de malheur !

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