La société Nestlé Waters, qui exploite plusieurs sources d'eau minérale dans les Vosges, sera jugée devant le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir "abandonné illégalement" des déchets et conservé des décharges sauvages. Le procès se tiendra du 26 au 28 mai.
L'AFP a appris jeudi 30 janvier 2025 auprès de l'association AC Anti-Corruption que Nestlé Waters, qui exploite plusieurs sources d'eau minérale dans le massif des Vosges, sera jugée en mai prochain devant le tribunal correctionnel de Nancy pour abandon illégal de déchets et entretien d'une décharge sauvage.
Dans son avis d'audience consulté par l'Agence France Presse, le tribunal note qu'entre 2021 et 2024, des déchets sous forme de "bouteilles d'eau, de verre, de polymères" pour un volume total de 346.000 mètres cubes à Contrexeville (soit le volume de 92 piscines olympiques) et de 27.000 mètres cubes à Saint-Ouen-Lès-Parey (soit sept piscines olympiques), constituent à chaque fois "une décharge sauvage sans autorisation légale provoquant une dégradation substantielle de l'environnement".
Plusieurs lieux concernés
Il est également reproché à l'entreprise d'avoir conservé des décharges à Contrexeville, They-sous-Monfort et Saint-Ouen-Lès-Parey (Vosges), d'un volume respectif de 250.000, 100.100 et 27.000 mètres cubes (soit un volume équivalent à 65, 25 et sept piscines olympiques). Le maintien de ces décharges "de plastiques, de verres et de déchets de démolition", a provoqué une "atteinte grave à la santé des personnes" et une "dégradation substantielle de l'environnement".
Nestlé est aussi poursuivie pour avoir, autour de ces décharges, "laissé s'écouler dans les eaux superficielles et souterraines" des "particules de microplastiques" à des concentrations "rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune par leur toxicité". Enfin, à Crainvilliers (Vosges), il est reproché à Nestlé d'avoir abandonné illégalement des déchets et conservé une décharge d'un volume total de 600 mètres cubes de "carcasses de véhicules, encombrants, bouteilles en plastique, en verre, capsules en plastiques".
AC Anti-Corruption est très satisfaite que sa plainte au parquet ait abouti, cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat
Marcel Claude, président de l'association AC Anti-Corruption
L'association AC Anti-Corruption avait porté plainte contre X auprès du pôle régional environnement du parquet de Nancy après la révélation de l'existence de ces décharges par les journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt du collectif We Report. "AC Anti-Corruption est très satisfaite que sa plainte au parquet ait abouti, cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat Maître Vincent Poudampa", a expliqué le président de l'association, Marcel Claude, à l'AFP, saluant le travail des "nombreux journalistes" qui se sont penchés sur ces décharges.
Le procès se tiendra du 26 au 28 mai au tribunal correctionnel de Nancy.
Nestlé Waters fait par ailleurs l'objet de plaintes des associations Foodwatch et CVLC dans l'affaire des eaux en bouteille contaminées purifiées par des techniques interdites.