"Laissez-nous travailler". Opération, blocage du tramway, contre-manifestation des taxis : le point sur la deuxième mobilisation des chauffeurs VTC

Depuis 8 heures, ce mardi 3 décembre, les chauffeurs VTC sont de nouveau mobilisés. Ils prévoient une opération escargot sur la rocade, vers l'aéroport puis la gare. Si les revendications restent les mêmes, ils réclament aussi des emplacements dédiés à la gare comme à l'aéroport.

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Ils entendent maintenir la pression. Après la mobilisation du 26 novembre, les chauffeurs VTC sont de nouveau dans la rue, dans la région bordelaise, pour une opération escargot. Selon leurs chiffres, la mobilisation rassemblerait près de 300 véhicules et leur chauffeur. Elle pourrait être à l'origine de nombreuses perturbations de la circulation, notamment en centre-ville toute la journée de ce mardi 2 décembre.

La préfecture de Gironde, sur un réseau social, a ainsi indiqué le parcours des manifestants. Deux points de convergences sont ainsi prévus, à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac et la gare Saint-Jean. Selon un itinéraire partant du Stade Matmut et traversant les axes suivants : Cours Charles Bricaud, la rocade, Avenue Marcel Dassault, Avenue Beaudésert, Avenue Roland Garros, Avenue François Mitterrand, Rue de la Pelouse de Douet, Place Amélie Rabat Léon, Boulevard Georges Pompidou, Rue du Général Larminat, Cours du Maréchal Juin, Cours d’Albret, Cours Aristide Briand, Place de la Victoire, Cours de la Marne, Rue Saint-Vincent de Paul jusqu'à la Gare Saint-Jean.

Blocage du tramway

En fin de matinée, ils se sont rendus sur le site de l'aéroport où ils ont été bloqués par les forces de l'ordre, mais aussi par la contre-mobilisation des taxis. Vers 11 heures, ils étaient une trentaine à former un comité d'accueil du mouvement des VTC. 

Dans l'après-midi, les VTC ont repris leur itinéraire vers la gare. Sur les lieux, une partie d'entre eux ont bloqué les rails des tramways C et D qui circulent devant le parvis. Le réseau TBM annonce de son côté l'interruption de la circulation des rames, le temps de la mobilisation. Les tramways sont donc interrompus entre les stations Quinconces et Pyrénées/ Carles Vernet. La circulation a pu reprendre progressivement à partir de 16h.

Sur les téléphones, du rouge s'affiche. "Ça veut dire qu'on est tous là", indique Sébastien Devil, représentant des chauffeurs VTC Bordeaux Des centaines de manifestants qui ont prévu de rester jusqu'à 19h sur le parvis de la gare. Face à eux, les chauffeurs de taxis sont présents, comme quelques heures plus tôt, à l'aéroport de Mérignac.

"Tant qu'on n'aura pas ce qu'on veut, on va revenir manifester. On va durcir le mouvement", assure Sébastien Devil, préparant déjà la prochaine mobilisation, mardi prochain. On veut des réponses rapides malgré ce qu'il se passe au niveau du gouvernement." 

Nouvelles revendications

Des journées sans fin, des bas salaires, les chauffeurs VTC veulent alerter sur leurs conditions de travail de plus en plus difficiles. Si les revendications restent les mêmes, elles ont été étoffées de nouvelles : ils réclament aujourd'hui des places aux abords de l'aéroport et de la gare qui leur font défaut pour venir poser ou récupérer leur clientèle. Ils demandent également l'arrêt des PV qui leur sont régulièrement infligés, notamment dans la rue Leroy, près de la gare.

Pour rappel, la mobilisation avait émergé suite aux annonces de la plate-forme Uber, à laquelle ils sont inscrits, qui les soumet à une commission qui est passée de 25 à 45%..."Uber est un problème pour nous aujourd'hui", dénonce le représentant des VTC, Hicham Abarkan. "Ils ont augmenté leur commission à hauteur de 45%. C'est un manque à gagner énorme pour tous les chauffeurs".

Ces professionnels se disent aussi "trop nombreux". Ils réclament une sorte de numerus clausus pour limiter le nombre de professionnels dans le secteur. "Sachant que sur Bordeaux, la délivrance est de 800 par an. Sur quatre ans, c'est 3600 cartes qui ont été délivrées. Les taxis sont à peine 500 sur Bordeaux : il y a vraiment un décalage entre l'offre et la demande", regrette Hicham Abarkan. 

Il témoigne du fait qu'aujourd'hui certains chauffeurs "font 50 à 100 euros par jour. Il y a quelques années, on était à 200-300 euros de recettes et non de chiffre d'affaires". Il estime qu'il est "de moins en moins possible d'en vivre" aujourd'hui. Les VTC ont également demandé à rencontrer le directeur de l'aéroport de Bordeaux, pour lui demander des places de parkings dédiés aux VTC.

La contre-mobilisation des taxis

La mobilisation ne pas du tout aux chauffeurs de taxis qui dénoncent, eux, une concurrence déloyale. "Ce qui me déplaît, c'est qu'ils demandent des dépose-minute... qui deviendront des stations, on le sait très bien, assure l'un d'entre eux, Norman Duprey. Nous, on paye à l'année des centaines, voire des milliers d'euros à la gare et l'aéroport et eux ne paient rien. C'est ça le truc".

Eux, craignent que les revendications des VTS sèment le flou dans leurs métiers. "Nous avons deux professions distinctes. Nous avons une réglementation très stricte : un arrêté municipal préfectoral des autorisations de stationnement contrairement aux VTC", précise Farida Faida, la présidente du syndicat autonome des artisans taxi. Elle estime qu'ils pratiquent une sorte de "maraude électronique". "La loi les oblige à revenir à leur base après une réservation, et très souvent, ils ne respectent pas cette obligation".

Le site de l'aéroport où 80 taxis sont basés est révélateur : Le chauffeur de taxi estime qu'elle a perdu "50 % de son chiffre d'affaires par rapport aux précédentes années", à cause de cette "concurrence déloyale". La profession avait pu également manifester contre les mesures d'économie de la Sécurité sociale et le manque à gagner suite à la baisse des tarifs de transports des malades dans leurs véhicules. Un motif qui vient grossir les raisons de leur colère.

Le reste de la journée s'annonce compliqué pour la circulation dans la métropole bordelaise. L'action des VTC devait se poursuivre dans l'après-midi et concentrer leur action plutôt du côté de la gare Saint-Jean.

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