Les chauffeurs VTC sont mobilisés depuis tôt ce mardi 26 novembre. Une centaine de voitures sont présentes. En fin de matinée, ils bloquaient l'accès à la gare Saint-Jean et depuis midi, ils perturbent la circulation sur la rocade entre le pont François Mitterrand et l'aéroport de Mérignac.
Ils se sont donné rendez-vous devant le stade Matmut au nord de Bordeaux très tôt ce matin. Une centaine de voitures ont répondu à l'appel de leurs syndicats. Puis, les chauffeurs de VTC ont rejoint la gare Saint-Jean en convoi escargot sur les boulevards et les quais, ralentissant la circulation.
À la gare, les manifestants ont dû faire face, durant une partie de la matinée, au blocage des taxis, qui refusaient le blocus de la gare par les VTC. Vers midi, ils ont ensuite pris la direction de l'aéroport, tandis qu'une délégation se rendait à la préfecture.
Demande d'un numerus clausus
Une centaine de chauffeurs a pris part à la manifestation ce mardi pour défendre leur profession qui se paupérise. "Ce sont les mêmes revendications que l'an dernier et que lors des dernières manifestations, explique Marco Da Silva, porte-parole des chauffeurs VTC à Bordeaux. C'est par rapport au numerus clausus et aux cartes VTC qui sont données à la volée".
Il y a beaucoup de monde pour presque rien aujourd'hui et on se retrouve dans la misère.
Marco Da Silva,Porte-parole des chauffeurs VTC à Bordeaux
Des revendications connues auxquelles s'ajoutent les spécificités locales. "Il y a aussi le problème des places à la gare et à l'aéroport. On prend nos clients à la volée et un peu à la sauvage, indique le chauffeur. C'est aussi contre Uber qui opère des augmentations de commissions qui sont exorbitantes et qui mettent nos chauffeurs dans la précarité."
Précarité des chauffeurs VTC
La paupérisation des chauffeurs de VTC et des taxis est le résultat d’un afflux massif en un temps très court de nouveaux chauffeurs sur le marché. Le nombre total de courses a augmenté dans le même temps, mais pas suffisamment pour que chaque chauffeur tire son épingle du jeu.
Pour l'heure, Bercy s’oppose à l’instauration de la moindre barrière à l’entrée dans la profession."On est très motivés aujourd'hui et j'espère que l'on va se faire entendre suite à toutes ces manifestations", précise le porte-parole. Les chauffeurs de VTC attendent surtout un rendez-vous, prévu en fin de matinée, avec le préfet de la Gironde et une délégation de la mairie de Bordeaux. "Après ce rendez-vous, nous irons à l'aéroport par la rocade. Nous bloquerons aussi là-bas pour se faire entendre. Puis, on retournera à la préfecture où l'on restera jusqu'à ce soir", ajoute le chauffeur VTC.
Acharnement policier
Dans les rangs, la gronde semble unanime face à des conditions de travail qui se dégradent. "On ne peut pas continuer à travailler soixante heures par semaine pour gagner 1 200 euros par mois", constate également Samuel Melis, chauffeur de VTC venu bloquer l'accès à la gare Saint-Jean ce matin.
On travaille beaucoup d'heures pour au final pas beaucoup d'argent !
Samuel Melis,chauffeur de VTC à Bordeaux
Par ailleurs, ces chauffeurs de VTC ont le sentiment d'un acharnement policier à Bordeaux."Tous les jours, on est contrôlé. Hier après-midi, par exemple, ils sont passés trois fois en deux heures pour faire des photos et balancer des amendes de stationnement en suivant. Et ce sont des amendes de 135 euros, donc c'est énorme par rapport à notre travail sur le terrain, s'agace Marco Da Silva qui promet de réitérer la mobilisation chaque mardi, jusqu'à ce que la profession "soit entendue".