Les paquebots vont-ils bientôt changer d'emplacement à Bordeaux ? Le maire Pierre Hurmic envisage le futur déplacement des zones d'amarrage en aval du pont Chaban-Delmas pour que les grands paquebots puissent se brancher à l'électricité.
Depuis plusieurs jours, l'impressionnant paquebot "Silver Spirit" est amarré en plein cœur du port de la Lune. L'occasion pour le maire écologiste, Pierre Hurmic, de rappeler son engagement pour un "tourisme sobre, privilégiant les modes doux, respectueux de la biodiversité et de la qualité de l'air". "Je voudrais d'abord vous dire qu'un maire n'a pas le droit d'empêcher les navires d'accoster s'ils respectent le code de la navigation", rappelle l'élu dans une vidéo publiée sur X (ex Twitter), jeudi 6 juin.
[Paquebots : parlons-en !] pic.twitter.com/NMFBkIyD07
— Pierre HURMIC (@PierreHurmic) June 6, 2024
Si aujourd'hui le nombre de paquebots qui accostent à Bordeaux est limité à une soixantaine, la municipalité souhaite aller encore plus loin avec une restriction à quarante navires. Aussi, "la Ville et le Port projettent de déplacer la zone d'amarrage des paquebots en aval du pont Chaban-Delmas", annonce Pierre Hurmic.
45 litres de gazole par heure
Cette nouvelle zone permettrait d'installer d'importantes bornes de branchements pour les paquebots, "évitant ainsi qu'ils utilisent leur moteur polluant pendant qu'ils sont à quai" et d'éviter ainsi de consommer 45 litres de gazole par heure, tout en ayant du courant à bord.
"Notre fleuve est certes un lieu de transport et le tourisme fluvial est en plein essor. Mais nous devons protéger la Garonne, élément essentiel de l'écosystème de notre région", insiste Pierre Hurmic.
Nous avons des paquebots fluviaux à Bordeaux depuis 2011. Six compagnies sont implantées.
Laurent Hodebardirecteur du tourisme et des équipements fluviaux à Bordeaux Métropole
Dans le même sens, depuis 2018, la Métropole entreprend de grands travaux d'électrification. Sur les quais, des bornes permettent aux bateaux de se brancher afin de profiter de l'électricité à bord sans avoir les moteurs allumés. Un chantier massif "car il a fallu installer des transformateurs enterrés", détaille Laurent Hodebar, directeur du tourisme et des équipements fluviaux à Bordeaux Métropole. Mais jusqu'à présent, les paquebots maritimes ne pouvaient profiter de ces nouvelles installations. "La problématique, ce sont les transformateurs, explique-t-il. Il faudrait créer un bâtiment immense sur les quais de Bordeaux, ça sera évidemment très cher et très compliqué d'un point de vue architectural dans un périmètre classé à l'Unesco."
durée de la vidéo : 00h01mn49s
Pour réduire l'impact sur la pollution de l'air, la Métropole de Bordeaux a fait le choix d'électrifier les quais afin de permettre aux paquebots de couper leurs moteurs pendant les escales. Mais cela ne concerne pas tous les navires...
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©France 3 Aquitaine
Label propre
En revanche, 100 % des paquebots fluviaux bénéficient des bornes électriques mises à disposition. Pour Daniel Delestre, président de la Sepanso Aquitaine, si cette bonne initiative permet de "réduire l'impact", elle reste toutefois insuffisante. "Ces bateaux de croisière nous amènent de la richesse, de la joie de vivre, c'est l'été, on voit des touristes qui déambulent, mais derrière ça, il y a un enjeu environnemental qui pose question", détaille-t-il.
Si on se réduit au périmètre de Bordeaux c'est une bonne initiative pour réduire les impacts énergétiques et les pollutions de l'air, mais il y a aussi les impacts des rejets éventuels sur l'eau etc.
Daniel Delestreprésident de la Sepanso Aquitaine
Ces installations viennent s'ajouter à une charte de bonne conduite pour les navires faisant escale à Bordeaux, qui impose le traitement des déchets des bateaux, le contrôle des consommations d'énergie et la sensibilisation aux enjeux environnementaux. Une "opération de communication pour verdir l'impact environnemental de ces bateaux de croisière et puis augmenter l'acceptabilité sociale de ces bateaux", tance Daniel Delestre.
Le port de Bordeaux vise l'obtention du label "port propre" d'ici à deux ans.