Des salariés du site ArianeGroup du Haillan, près de Bordeaux, qui fabrique les lanceurs pour fusées, sont en grève ce jeudi. Ils jugent insuffisantes les propositions d’augmentation formulées par leur direction, alors que les négociations continuent.
Quatrième round de négociations en un mois sur le site ArianeGroup du Haillan près de Bordeaux : l’occasion pour une centaine de salariés de manifester leur mécontentement en diffusant un appel à la grève, face aux propositions d’augmentation formulées par leur direction.
Bien que les discussions soient toujours en cours, elles sont déjà vouées à l’échec, selon certains membres du personnel. “L’an dernier, l’inflation a été supérieure de 1 % par rapport à l’accord de politique salariale, souligne Frédéric Seaux, représentant syndical SUD au sein du comité social et économique du site du Haillan. Cette année, l’inflation prévisionnelle est d’au moins 4 %, mais la direction ne nous propose que 3,1 % d’augmentation, ce qui fait un écart cumulé de près de 2 %.”
Des réclamations renforcées par la disparition de la prime d’intéressement et de participation depuis 2020, qui correspondait à “4000 euros par an et par salarié.”
Entre inflation galopante et contrat historique
Essentiellement lancé par les syndicats CGT et SUD au Haillan, mais aussi sur les deux sites de Saint-Médard-en-Jalles, l’appel à la grève vise à réclamer une augmentation salariale indexée sur l’inflation, sans distinction de poste.
“Tous les salariés, quel que soit leur statut, sont confrontés aux mêmes augmentations des factures d’énergie, des denrées alimentaires ou du carburant, appuie Frédéric Seaux. Que l’on soit ouvrier ou cadre, quand on fait le plein de sa voiture, c’est 20 euros de plus pour tout le monde.”
Une exigence d’autant plus justifiée, selon les salariés en grève, par le niveau d’activité d’Arianespace qui vient de décrocher le plus gros contrat de son histoire avec Amazon.
“La direction disait qu’elle était en difficulté, mais aujourd’hui le carnet de commandes est plein sur plusieurs années, signale le représentant SUD du comité social et économique d’ArianeGroup au Haillan. Cela démonte l’argument selon lequel l’avenir était incertain. Aujourd’hui, la justification de modération salariale, liée au manque de contrats sur les lanceurs civils et le retard d’Ariane 6, n’est plus valable.”
Les discussions se poursuivent ce jeudi après-midi. Les salariés grévistes espèrent à terme obtenir une augmentation de 200 euros par mois et par salarié. De son côté, la direction d’ArianeGroup n’a pas souhaité s’exprimer, justifiant que “les négociations sont toujours en cours.”
D'autres turbulences sociales ont lieu dans le secteur de l'aéronautique. Les salariés de Dassault, constructeur du Rafale et du Falcon notamment, sont dans la même démarche dans l'agglomération de Bordeaux et au Pays basque.