Pêche à la lamproie : l'État conteste la suspension et se pourvoit en cassation

Le ministère de la Transition écologique s'est pourvu en cassation vendredi 5 mai 2023, trois semaines après la décision du tribunal administratif de Bordeaux de suspendre la pêche à la lamproie en Gironde. Une espèce "en plein effondrement", selon une association environnementale.

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C'est une décision qui va soulager la trentaine de pêcheurs à la lamproie en Gironde, espèce emblématique du sud-ouest. La préfecture de Gironde annonce ce dimanche 7 mai que le ministère de la Transition écologique s'est pourvu en cassation devant le Conseil d'Etat vendredi 5 mai 2023, à la demande du préfet de Gironde.

Une décision contestée

L'Etat souhaite l’annulation d'une ordonnance rendue par le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux le 17 avril. La juridiction avait ordonné la suspension de la pêche de la lamproie marine en eau douce en Gironde, dans l'attente du jugement sur le fond qui devait intervenir dans les prochains mois.

Dans un communiqué, la préfecture indique : "si l'Etat a pris acte de la décision (ndlr : du tribunal administratif) et s’est assuré, auprès des pêcheurs, amateurs et professionnels, dès la notification de la décision, du respect de cette interdiction de capture de lamproie marine en eau douce, pour autant il en conteste le bien-fondé."

L’État entend, par cette action, contester la non prise en compte, par le juge des référés, des autres causes de mortalité de la lamproie et des conséquences sociales sur le secteur économique de la pêche.

Préfecture de la Gironde

Communiqué

Parmi ces causes, le communiqué cite la dégradation des habitats, l'impact d’espèces invasives, ou encore le braconnage.  

Sauvegarde d'espèce

C'est l'association Défense des Milieux Aquatique (DMA) qui était allée en justice pour protéger, selon eux, une espèce "en plein effondrement".

L’association, comme le tribunal administratif, se sont basés sur une étude de l’association Migado qui fait un constat alarmant sur la faible reproduction de la lamproie. "Il n’y a plus de larves dans les sédiments", indique la DMA. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), en Europe, en 50 ans, les poissons migrateurs, dont la lamproie, ont diminué de 93 %.

Incompréhension des pêcheurs

En face, les pêcheurs de lamproies assurent ne pas être responsables de la diminution de l'espèce et ont trouvé la décision du tribunal injuste.

"Ce n’est pas la faute des 35 pêcheurs professionnels de lamproie". "On ne vide pas la Garonne, et ce n’est pas notre but. Notre but, c'est que la lamproie se reproduise pour en pêcher tous les ans", déclarait à France 3, Vincent Desqueyroux, pêcheur professionnel. Ce dernier pointait plutôt un autre "fléau" : la présence des silures. "Le silure se nourrit de poissons migrateurs 24h/24, dont la lamproie. Il faut le réguler."

L'association DMA précise que la responsabilité du silure n’a jamais été démontrée et considère que la pêche de lamproies est trop importante. "L'an dernier, il y a eu une pêche déclarée de 77 500 spécimens, ce qui est énorme, qui plus est pour une espèce en danger ! Il faut arrêter le carnage",  pointait la DMA.

L'association et les pêcheurs sont désormais suspendus à la décision du Conseil d'Etat.

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