Pédophile arrêté en Gironde : "mon client est dans la collaboration pour que la lumière soit faite sur ses agissements"

Maître Simon Takoudju est l'avocat de cet homme de 40 ans arrêté le 7 juillet dernier et présenté par le parquet de Bordeaux comme "l'une des dix cibles prioritaires mondiales". L'avocat décrit un homme se sachant malade et désireux de faire progresser l'enquête.

Les deux hommes se sont encore entretenus hier, lundi 13 juillet, à la maison d'arrêt de Gradignan. "Juste avant que l'affaire soit médiatisée", précise l'avocat. "Je l’ai vu comme personne n’a eu occasion de le voir", relate-t-il, "dans une geôle de 5m2 où il se trouve désemparé car jamais il n'a eu affaire de près ou de loin à la justice". 

Maître Simon Takoudju a dans un premier temps été commis d'office. "Lors de sa présentation au juge instruction,  il m’a designé comme son avocat pour la suite du dossier", annonce le conseil, âgé de 33 ans, avocat depuis 2015. "J'ai déjà traité des dossiers de pédophilie notamment sur internet", dit-il. L'affaire concernant ce girondin de 40 ans qu'il défend aujourd'hui, "est certainement la plus médiatique", concède-t-il.

L'arrestation a été rendue publique ce lundi 13 juillet, suite à un communiqué du parquet de Bordeaux annonçant l'interpellation en Gironde de "l'une des dix cibles prioritaires mondiales" en terme de réseaux pédopornographique sur le darknet. Est-ce bien le cas ? "Je pense que oui, vu tout ce qui a été versé au dossier a l'heure actuelle", répond Simon Takoudju.

"Ses premiers mots ont été des mots de regret et de colère"

L'homme incriminé "permettait à des milliers d'internautes dans le monde d'avoir accès à des photographies ou vidéos à caractère pédopornographique", annonçait lundi Frédérique Porterie, procureur de la République de Bordeaux.

"Il apparaissait en outre avoir joué un rôle actif dans la production de photographies ou de vidéos à caractère pédopornographique".

procureur de la République de Bordeaux


"Il est animé d’une grande détresse et ses premiers mots ont été des mots de regret et de colère", explique Simon Takoudju. "Il voulait se soigner et se savait malade, mais (…) il n’a pas réussi à se soigner et s’est senti pris dans un engrenage. Cette arrestation est quelque chose de salvateur pour lui, car cela va lui permettre de s’analyser, se comprendre lui même. Il est clairement dans et un effort de participation pour aider la police et le juge d'instruction à mettre la main sur d’autres éventuels prédateurs sur le net".

Ses deux filles entendues

Une information judiciaire a été ouverte le 9 juillet 2020 par le parquet de Bordeaux "des chefs de diffusion en bande organisée de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique en utilisant un réseau de communications électroniques, détention et enregistrement de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique".
 
Mais la liste ne s'arrête pas là. Son client a également été mis en examen pour "viols incestueux commis sur un mineur par un ascendant, et agressions sexuelles incestueuses sur un mineur de 15 ans par un ascendant". En l'occurrence, sur deux de ses trois enfants, ce que confirme l'avocat. Deux petites filles âgées de 4 ans et 8 ans. Celles-ci ont été entendues alors que leur père était en garde à vue. Tout comme leur mère, l'épouse du quadragénaire incarcéré. "Sa femme, pour l’instant n'a pas été mise en examen ni mise sous le statut de témoin", précise l'avocat, "ce qui veut dire qu’elle n'est pas inquiétée de près ou de loin par le juge d’instruction, même si cela peut évoluer".

"Il est dans la démarche de se comprendre et s’analyser"

"Les axes de défense varient en fonction des dossiers, là il est très tôt pour évoquer quelconque stratégie, mais ce qui ressort, c’est cette pathologie qui est en lui, dont il a conscience et ce qui implique aujourd'hui son souhait de participer et de mettre un terme à tout ça", souligne son avocat. "Il est dans la démarche de se comprendre et s’analyser".

"Sa manière d’abonder le net étaient possiblement liée à ses actes dans la sphère privée"

L'instruction est en cours. "On va s’intéresser à son passé, son environnement social et professionnel", ajoute Simon Takoudju, "et tenter de comprendre dans cercle familial quel père et mari il était". "Les différentes infractions visées par le juge instruction vont de 2012 à 2020. C'est une période approximative qui demande à être affinée, pour savoir de combien de faits on parle et de combien de passages à l’acte il y a sur l’ensemble du dossier. Car les deux sont intimement liés. Ça se recoupe. Sa manière d’abonder le net était possiblement liée à ses actes dans la sphère privée". Selon maître Takoudju, son client n'aurait pas reconnu d'autres viols et agressions sexuelles, que ceux commis sur ses filles.

Les deux hommes doivent se revoir avant la fin de la semaine. Simon Takoudju compte faire appel de la mise en détention provisoire de son client. En attendant, celui-ci reste incarcéré à la maison d'arrêt de Gradignan. Les enfants de ce prédateur pédophile présumé, elles, vivent toujours avec leur mère à leur domicile dans le Créonnais.

 
L'actualité "Faits divers" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Nouvelle-Aquitaine
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité