Depuis des années, le secteur viticole peine à recruter malgré des centaines de postes à pourvoir. À l'approche des vendanges, les propriétaires viticoles sont sous tension et s'inquiètent du manque de main d’œuvre. Un phénomène récurrent mais qui s’intensifie...
Les travaux verts (ébourgeonnage, relevage, rognage etc.) ont récemment commencé dans les vignes et le début des vendanges est prévu avant la fin du mois de septembre. Pourtant dans certains chais, les équipes ne sont pas complètes. La recherche de personnel, saisonnier ou non, qualifié ou non, devient de plus en plus difficile. Malgré de nombreuses offres, les exploitations viticoles s'inquiètent du manque de main d'œuvre alors que des centaines de postes sont à pourvoir.
Un métier physique
Ces métiers en extérieur sont peu attractifs. Les métiers de la viticulture ont une image peu valorisante.
Le problème majeur de la main d’oeuvre viticole vient du fait qu’il s’agit d’un métier relativement dur et peu de personnes s’y intéressent. Une main d’œuvre vieillissante qu’il faut renouveler en même temps, comme le traduit Philippe Bardet, viticulteur :
Nous avons de plus en plus de mal à motiver nos jeunes pour venir nous rejoindre.
Les métiers de la vigne sont souvent très physiques. Les travaux manuels comme la vendange, la taille, le tirage des bois, le relevage sont difficiles. Certains viticulteurs sont capables de former en interne les salariés.
D’ici deux à trois ans, je vais avoir des salariés qui vont commencer à prendre leur retraite. Aujourd’hui, on commence à anticiper pour former des jeunes. L’inconvénient pour nous est de doubler les postes avant le départ à la retraite afin de réaliser, en interne, la formation des remplaçants.
Difficulté dès la formation
Certaines tâches nécessitent un personnel qualifié mais des difficultés de recrutement apparaissent dès la formation.
Le service vigne de pôle emploi de Libourne confirme des problèmes de recrutement, comme l’atteste Bertrand Beaufils, responsable d’équipe Pôle Emploi Libourne :
Il y a une très grosse demande de la part des employeurs, aujourd’hui, sur les métiers de la viticulture. Notamment sur les travaux verts. Il y a un gros travail de fait sur les compétences, à travers les profils de compétence des demandeurs d’emplois, pour les faire évoluer et pour essayer de les amener à ces postes que les employeurs recherchent.
Pour inciter les jeunes à se tourner vers ces métiers, des formations existent et peuvent être financées par Pôle Emploi ou par le conseil régional, pour toutes personnes motivées.
Il y a un gros déficit de conducteurs d’engins viticoles. Tous les ans, on forme 30 demandeurs d’emploi du 1er janvier au 30 juin afin que ces personnes soient opérationnelles pour les vendanges du mois de septembre.
300 postes proposés
Huit à dix milles postes d’ouvriers agricoles sont à pourvoir en urgence et notamment dans les propriétés viticoles de Gironde. Le peu de candidats commence à poser problème.
Nous avons 300 postes à pourvoir dans le domaine de la viticulture.
Dans certaines exploitations, le besoin de chauffeur est exponentiel à cause de l’augmentation des travaux des sols.
Benjamin Banton, viticulteur et conseiller en gestion de propriétés nous éclaire :
Avec les différents centres de formation de la région, des offres sont proposées pour des métiers comme tractoriste ou chef d’équipe avec environ 6400 heures de formation par an.
Le bio plus chronophage
Le bio est l’une des raisons de l’augmentation du temps de travail par hectare. On voit aussi une diminution du nombre de personnes intéressées par les travaux de la vigne en général, que ce soit les chauffeurs de tracteur ou les travaux de petites façon ou tous les travaux manuels de la vignes.
Une perte importante de main d’œuvre depuis quelques années.
Dans les années 2000, 800/900 personnes étaient présentes durant la campagne estivale, c’est-à-dire d’avril à juillet. Aujourd’hui, nous avons timidement 650/700 personnes pour réaliser ces travaux.
Le marathon a commencé. Le début des vendanges devrait commencer pour la fin du mois d'août.
Lacoste Jean-Claude et Cagnato Ludovic sont partis dans le Libournais. Ils vous en disent plus :