Pierre Hurmic maire de Bordeaux, une mauvaise nouvelle pour les dirigeants Girondins

Départ de Frédéric Longuépée, vente du stade Matmut Atlantique, le futur maire de Bordeaux a multiplié les déclarations musclées sur la situation des Girondins pendant la campagne électorale. Place aux actes ?

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Dans le combat qu'ils mènent depuis de longs mois contre la direction du club, les Ultramarines ont désormais, à priori, un allié de poids au Palais Rohan. 
Samedi, celui qui était encore le candidat écologiste était présent au rassemblement de protestation organisé par le groupe de supporteurs devant la mairie de Bordeaux.
Sans préjuger d'éventuelles arrières pensées politiques à la veille du deuxième tour pour expliquer sa présence symbolique, Pierre Hurmic a de vrais points de convergence avec les Ultras des Girondins.

Contre le rachat du club en 2018

Le 12 octobre 2018, il avait fait partie des treize élus de Bordeaux Métropole qui avaient voté contre le transfert de garanties pour le paiement du loyer annuel du stade Matmut Atlantique au moment de la vente du club aux américains.
"Je considère que les garanties données par le repreneur ne sont pas suffisantes. Cela fait courir un risque pour la collectivité", disait-il à l'époque.
Une manière de se prononcer contre le rachat des Girondins par les fonds d'investissements américains GACP ( qui a vendu ses parts en décembre 2019) et King Street. 
Pierre Hurmic s'inquiétait déjà des réelles motivations des repreneurs et de l'absence de projet sportif. 
Si Bordeaux s'acquitte bien de son loyer annuel de 3,8 millions d'euros à la Métropole en tant que club résident, la situation actuelle des Girondins ne fait que conforter ses craintes.

Hurmic ne veut plus voir Longuépée

Pendant la campagne électorale, le candidat écologiste a fustigé régulièrement la politique menée par Frédéric Longuépée à la tête des Girondins.
Il avait écrit au controversé président des Girondins pour demander des explications. La réponse écrite du dirigeant avait été qualifié de "sans intérêt" par le futur maire. Après avoir demandé à Nicolas Florian un rendez-vous commun avec les dirigeants de King Street, Pierre Hurmic a encore épinglé Frédéric Longuépée lors du débat organisé sur notre antenne avec les candidats en lice au deuxième tour :
"M.Longuépée a réussi l'exploit de se mettre à dos les Ultramarines qui sont des supporteurs enthousiastes. Il les a même menacés de procédure pénale. Cela ne peut pas durer, l'ambiance est délétère. Je demanderai à rencontrer le PDG de King Street pour lui dire qu'il nous a trompés, car il ne s'intèresse pas au football, quelles solutions il propose, et de remplacer le président du club par quelqu'un qui sera accepté".
Mais même si la ville de Bordeaux est propriétaire du site d'entraînement du Haillan, et qu'il existe une convention entre les deux parties sur le centre de formation, le maire, quel qu'il soit, n'a aucune influence directe sur les décisions stratégiques du club. En clair, seul le propriétaire, King Street, est habilité à trancher, le cas échéant. Or, dans un courrier récent, le fonds d'investissement a renouvelé sa confiance à Frédéric Longuépée. Pour le moment.

Vendre le stade, mission impossible?

Autre dossier attendu, celui du stade Matmut Atlantique. Pierre Hurmic n'a pas varié d'un iota sur ce sujet, il est depuis le départ contre son mode de financement, le partenariat public privé. Pour lui, la collectivité au sens large n'a pas à financer l'outil de travail d'un club de football professionnel.
 


75 millions d'euros des 183 millions d'euros qu'a coûté l'enceinte à sa construction proviennent en effet des collectivités : 28 millions d'euros pour l'Etat, 17 millions d'euros pour la ville, 15 millions d'euros pour la Métropole et 15 millions d'euros pour la région :
" J'ai toujours été résolument contre ce PPP.  J'ai pris l'engagement de le casser, de récupérer le stade et de le vendre au club. Je pense que je le ferai d'autant plus facilement que Vinci et Fayat ( NDLR : les deux exploitants du stade à travers la société SBA, stade Bordeaux Atlantique, jusqu'en 2045, date de la fin du partenariat) disent ne pas gagner assez d'argent". 
Selon le maire sortant, Nicolas Florian, dénoncer le PPP coûterait 80 millions d'euros, un montant contesté par Pierre Hurmic, qui assurait récemment avoir entamé des démarches juridiques pour rompre le contrat, qu'il considère comme "ruineux" pour la ville.
De la théorie à la pratique, un autre obstacle se profile, la situation financière des Girondins.
Avec un déficit de 45 à 50 millions d'euros au 30 juin, soit environ le double de l'an dernier à la même époque, ils n'ont pas les moyens de procéder à une opération d'une telle ampleur, supérieure à 200 millions d'euros. D'ailleurs, si la direction du club a entamé depuis de longs mois des négocations avec Christophe Pierrel, le président de SBA, elles concernent seulement l'exploitation commerciale du Matmut Atlantique. De plus, le propriétaire King Street a entrepris une politique drastique de réduction des dépenses ces dernières semaines qui n'autorise aucun investissement jusqu'à nouvel ordre.

Les fans attendent des actes

S'il avait été élu, Nicolas Florian s'était engagé à prendre à bras le corps le dossier des Girondins dès ce mardi. Son rival victorieux  n'a pas acté de calendrier mais il sait qu'il sera attendu rapidement sur ce dossier très symbolique car il touche l'image de la ville. Les fans attendent des actes.
Les Ultramarines, eux, n'ont pas réagi officiellement à l'élection de Pierre Hurmic.
L'un de leurs dirigeants historiques, Florian Brunet lui a juste adressé via son compte twitter ses "félicitations monsieur le maire", avec le hahstag LonguépéeDémission, qui en dit plus long que tous les discours. 


 
 

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