Depuis 14 ans, la Bordelaise Marion Larat se bat pour faire reconnaître son état de victime, après un AVC en 2006, et pour dénoncer les risques des pilules contraceptives de 3ème génération. Une instruction va finalement être réouverte contre le laboratoire Bayer.
Reconnue victime et indemnisée, c'était déjà un début mais Marion et sa famille garde un goût amer. Celui d'en avoir pas fini avec ce dossier car le laboratoire Bayer a été disculpé.
Huit ans après, une juge d'instruction du tribunal de grande instance de Paris relance l'affaire. Car après 5 ans d'enquête préliminaire son dossier est classé sans suite, comme une autre plainte pour "blessures invvolontaires et tromperie" en 2017,
son avocat, Me Jean-Christophe Coubris, dépose une nouvelle demande auprès de la chambre d'instruction, acceptée en juillet dernier.
Pour Me Coubris c'est un mélange de satisfaction et d'écoeurement, 8 ans après la première plainte et aussi parce que "plus de 700 victimes nous ont sollicités, une centaine de plaintes a été déposée".
Pour Marion, il s'agit aussi de passer un message auprès des jeunes: "la contraception, ce n'est pas que la pilule".A l'issue de cette instruction, il semblerait logique que nous ayons des mises en examen de certains laboratoires, peut-être même de certains prescripteurs et que nous puissions donner à chacun d'entre nous un message clair sur la dangerosité des pilules 3è et 4è génération".
On est tout à fait pour la libération de la femme, la contraception, mais à un moment, on peut parler ouvertement: la pilule n'est pas une icône, ça a causé des morts,des handicaps. Parlons-en!
Regardez le reportage de Marie Pannetrat et Bertrand Joucla-Parker.
La bataille de sa vie
C'est en 2006 que Marion fait un AVC dont elle sortira avec un handicap évalué à 65%.Soutenue par sa famille, c'est bien plus tard qu'ils comprendront quelle est la cause de son AVC, la pilule contraceptive. C'est là que commence la bataille de sa vie, qui fait aujourd'hui partie de l'histoire de la contraception en France.
En décembre 2012, Marion est la première femme à porter plainte contre un laboratoire pharmaceutique et contre l'Agence Nationale de la Sécurité du Médicament. Le scandale autour des pilules de 3e et 4e génération éclate représentant un risque quatre à cinq fois supérieur de provoquer un accident circulatoire grave.
Marion, lanceuse d'alerte, donne l'exemple à une trentaine d'autres victimes qui portent plainte et Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, fait dérembourser ces nouvelles pilules.