La Nouvelle-Aquitaine n'échappe pas au coup de rabot. La Région a présenté un budget 2025 en baisse de près de 200 millions d'euros par rapport à l'année dernière. Les incertitudes sur le budget de l'État contraignent l'exécutif à passer ses dépenses au peigne fin. L'opposition dénonce un examen précipité.
C'est une première depuis son élection à la tête de la Région Nouvelle-Aquitaine en 1998. Le président Alain Rousset présente un budget en baisse : de 3,5 milliards en 2024 à 3,3 milliards envisagés pour 2025. Près de 200 millions d'euros d'économies, soumises au vote des conseillers régionaux jeudi 19 décembre, dans un contexte national incertain.
"Trouver des marges de manœuvres"
Après la censure de l'examen du projet de loi de finances, et l'effort demandé par l'État aux collectivités, les Régions n'ont pas d'autre choix que de revoir leurs dépenses. La Nouvelle-Aquitaine maintient ses orientations. "On a travaillé pour faire en sorte de trouver des marges de manœuvre qui n'omettent pas le fonctionnement du service public : faire rouler les TER, les cars scolaires, l'emploi, l'innovation, les lycées... On a essayé de faire l'exercice le plus juste", justifie Alain Rousset, qui a tenu à faire voter le budget avant la fin d'année 2024. On a pris chaque ligne, vérifié ce qui pourrait être réalisable."
On a regardé la capacité des opérateurs économiques, culturels, sportifs à pouvoir ajuster leur propre budget 2025.
Alain RoussetPrésident de la région Nouvelle-Aquitaine
Dans les rangs de l'opposition, le Rassemblement National n'a pas souhaité voter ce budget jugé "très mauvais" par la vice-présidente du parti et conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz. "Alain Rousset se comporte comme Michel Barnier, il présente un budget que nous ne pouvons pas voter, car il prévoit toujours plus de recours à l'emprunt, davantage de dettes et d'impôts pour les Néo-Aquitains", considère-t-elle.
Empressement
Les élus issus des Républicains ont, eux aussi, dénoncé le budget régional 2025 et "l'empressement" de l'exécutif. Selon eux, le contexte national aurait dû repousser le calendrier d'examen. "Attendons un peu, nous pouvons voter un budget jusqu'en avril, estime Nicolas Florian. C'est de la précipitation sur des données qui ne sont pas consolidées et qui ne nous ont pas laissé le temps de faire de vraies propositions."
Ce budget n'est pas actualisé, car il se base sur un projet de loi de finances qui n'est plus. Avec les débats au Sénat, les ponctions sur les régions ne seront pas aussi fortes que celles présentées.
Nicolas FlorianConseiller régional d'opposition en Nouvelle-Aquitaine
D'autres sessions budgétaires sont prévues dans les mois à venir. "On attend la suite du projet de loi de finance du gouvernement. Et, je présenterai, dans le courant de l'année 2025, les budgets supplémentaires, s'il y a un retour à bonne fortune. J'y crois quand même un peu", indique Alain Rousset.