Précarité. Logement, alimentation… les étudiants ne s’en sortent plus

La rentrée à peine débutée révèle déjà une situation complexe pour les étudiants de Bordeaux et d’Aquitaine. Pénurie de logement, inflation, ils sont nombreux à ne plus s’en sortir.

Elles ont été installées lundi 25 septembre, au beau milieu du campus. Des tentes, symboliques, pour alerter sur le mal-logement des étudiants de Bordeaux. “La santé mentale, ce n'est pas que les études, c'est aussi ce qu’il y a en dehors. Et quand on n'a pas de logement, on ne se sent même pas humain”, souffle Ange Schwindowsky, une étudiante.

500 dossiers d'urgence

Cette année, 500 dossiers d’urgence ont déjà été déposés à l’université. Une malheureuse évidence pour l’Union étudiante, à l’initiative de l’opération. “Le logement, c'est devenu un parcours du combattant. Le Crous ne dispose que de 10 500 logements pour 133 000 étudiants et sur le parc locatif privé, le loyer est de 582 €, ce que les bourses ne permettent pas de payer”, regrette Yanis Jaillet, secrétaire général de l'Union Étudiante Bordeaux.

Trop chers, ou tout simplement inexistants, le logement n’est pourtant aujourd’hui pas la seule préoccupation des étudiants. Depuis le Covid, et désormais l'inflation galopante, leurs budgets se serrent.

Chèque de 100 € par mois

De quoi pousser l’Université de Bordeaux à organiser une table ronde autour de la santé mentale de ces jeunes. “Le contexte de l’inflation a un double impact sur la réussite étudiante : il accentue la précarité des jeunes et d’autre part, elle contraint les budgets de l'université”, explique Dean Lewis, président de l'université de Bordeaux.

Aide alimentaire, avance ponctuelle de découvert, accompagnement dans les démarches pour obtenir des aides sociales... Des bureaux de vie étudiante sont installés un peu partout dans le campus pour répondre aux demandes d'aide.

Dernière opération lancée cette année via un association, Crepaq : des chèques, d’un montant de 100 € offerts chaque mois à 150 étudiants, à dépenser, en monnaie locale (la gemme) dans certains commerces.  Ces coups de pouces sont évidemment bienvenus, mais tous savent qu’ils ne seront pas suffisants pour endiguer le problème. En septembre, la banque alimentaire avait déjà distribué plus de 10 000 repas. C’est ce qui avait été distribué sur la totalité de l’année 2022. 

Vivre au camping

Au Pays basque aussi, les étudiants ont progressivement dû chercher des logements alternatifs aux appartements traditionnels. À Bidart, l’école d’ingénieur Estia a ainsi conclu un partenariat, depuis cinq ans, avec un camping. Il accueille près de 150 étudiants chaque année, de septembre à juin.

“Je trouvais dommage de ne pas trouver de solution pour commercialiser mes bungalows en dehors de la saison”, explique Loïc Péron, le propriétaire du camping Oyam.

Pour faire face à la demande, le camping a recruté trois CDI, un veilleur de nuit, un veilleur de jour ainsi qu’un employé administratif pour gérer les baux étudiants.

Outre l’image d’un campus dans le camping, pour ces étudiants, c’est surtout une véritable économie. Ils paient 500 € par mois en moyenne pour un bungalow de deux chambres et salon. “On pourrait croire qu’il fait froid l’hiver, mais ce n’est pas le cas, on a une climatisation réversible, et je n’en ai eu que pour 25 € par mois l’année dernière”, précise Maxime Faura, un étudiant ingénieur hébergé au camping.

L’université, qui accueille 1 000 étudiants, a également conclu des partenariats avec des résidences de tourisme ou des logements intergénérationnels.

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