Une semaine après leur première mobilisation, plusieurs syndicats se sont réunis à Caen jeudi 12 décembre pour dénoncer le manque de moyens dans l'éducation. Le cortège a été rejoint à midi par les syndicats du privé, notamment pour alerter sur la crise actuelle du secteur industriel.
Une semaine après leur première mobilisation, plusieurs syndicats de la fonction publique et une centaine de manifestants se sont réunis sur la place Saint-Pierre à Caen, ce jeudi 12 décembre, pour dénoncer leurs conditions de travail. Les syndicats du privé les ont rejoint à midi à la prefecture.
Un deuxième jour d'action
Suppression des jours de carence, maintien de l'indemnisation des jours d'arrêt maladie, augmentation des salaires... la liste des inquiétudes exprimées sur le pavé est longue. "On veut que les budgets d'austérités cessent et qu'on investisse dans l'éducation, sans que cela soit vécu comme un coût. Le service public fait tenir le pays sur des rails. C'est notre avenir", assure Sébastien Chieu, secrétaire départemental de la CGT-Education et enseignant de mathématiques.
Investir dans l'éducation ne doit pas être perçu comme un coût. C'est l'avenir du pays.
Sébastien ChieuSecrétaire départemental de la CGT-Education
Une différence toutefois : les manifestants rassemblés dès 10h semblent moins nombreux. Ils sont une centaine à s'être donné rendez-vous dans le centre-ville de Caen. "On n'est pas très nombreux aujourd'hui. On sait d'avance que pour l'éducation, cette manifestation ne sera pas très suivie... mais je ne sais pour les autres syndicats...", ajoute Sébastien Chieu, un drapeau à la main.
La taille du sandwich rétrécit
Au pied du camion, une dizaine d'étudiants du syndicat Solidaires attendent le départ du cortège. "À l'université, on voit bien la dégradation de la fonction publique. La taille de nos sandwichs a été divisée par deux par exemple", regrette Mathis, étudiant de 20 ans en sciences sociales. Difficile pourtant de mobiliser les jeunes de la faculté sur ces sujets. "Les réformes sur les retraites avaient plus concerné les étudiants, là sur la fonction publique c'est compliqué", ajoute-t-il.
Nous ne pouvons pas prendre toute la charge sur nos épaules. Il nous faut plus de moyens pour notre école.
ClaireEnseignante
Quatre enseignantes d'une école d'Ifs tentent de se réchauffer. Elles sont déjà venues ensemble la semaine dernière pour "lutter collectivement et tenir sur la durée". "En maternelle, il y a de plus en plus d'enfants qui ne sont pas propres et qui n'accèdent pas au langage. Certains ont des troubles plus particuliers. Nous avons besoin de moyen pour les accompagner et les accueillir", témoigne Claire, enseignante.
"Des salariés sont avertis de leur licenciement par sms ou par voie de presse"
"Ce que vivent les fonctionnaires aujourd'hui arrivera sans doute aux salariés du privé demain", estime la manifestante alors que le cortège est rejoint par les syndicats du privé devant la préfecture du Calvados, à midi. Ces derniers dénoncent la crise que subit le secteur industriel avec les licenciements à venir dans les usines Stellantis, Bosch, Valeo et Inteva.
"Nous demandons un arrêt des plans sociaux et la création d'assises de l'industrie pour que les salariés deviennent acteurs des décisions prises. Aujourd'hui, des salariés sont avertis de leur licenciement par sms ou par voie de presse", explique Allan Bertu, secrétaire général de la CGT dans le Calvados.
Dans le cortège, il y aussi des salariés inquiets de leur sort. "Je ne sais pas si j'aurai encore du travail demain à cause des entreprises qui ferment et qui se délocalisent. Nous avons vraiment besoin d'un coup de main de nos politiques pour maintenir les entreprises", témoigne un manifestant.