Alors que la mobilisation continue ce samedi 11 mars, trois représentants syndicaux débattent de leur vision du mouvement et leurs premiers enseignements. Quel est leur poids aujourd'hui dans la société alors qu'ils enregistrent une hausse des adhésions ?
C'était la semaine test pour les syndicats. Ils avaient souhaité mettre la France à l'arrêt mardi 7 mars.
Si la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, actuellement étudiée par le Sénat, a été globalement un succès, ce n'était pas le blocage attendu.
Syndicats unis
Trois représentants syndicaux, Grégory Gaudel, de la CFDT Nouvelle Aquitaine, Stéphane Obé de l'union départementale girondine de la CGT et Dénis Tonnadre, responsable de Force Ouvrière en Gironde, sont restés unis. Capables, dans la durée, sur un sujet aussi fondamental pour la société, de faire taire leurs différences et de rester mobilisés. Le représentant de la CFDT souligne l'exemplarité de l'intersyndicale autour de ce conflit sur les retraites, et la multitude de manifestations qui s'organisent sur tout le territoire.
Il y a une démocratie sociale qui s’exprime dans la rue et elle ne peut pas être balayée. En Nouvelle-Aquitaine, il y a eu 250 manifestations le 7 mars, cet ancrage territorial, c'est du jamais vu.
Grégory Gaudel - secrétaire CFDT Nouvelle-AquitaineFrance 3 Aquitaine - Dimanche en politique
Une mobilisation réussie aussi pour le représentant de la CGT autour de cette date du 7 mars, point d'orgue du mouvement pour l'heure. Il appelle à aller plus loin.
On appelle à la grève reconductible sur les lieux de travail.
Stéphane Obé - secrétaire départementale CGT GirondeFrance 3 Aquitaine - Dimanche en politique
"Sur le fond, est-ce-qu’on est face à un président qui veut gouverner contre son peuple ou qui considère qu'il est au service du peuple ?" Stéphane Obé adresse la question au gouvernement qui est en place.
Le représentant de Force Ouvrière sent aussi de son côté que la mobilisation des salariés montent.
Le combat est tout sauf perdu. Il y aura une suite sur le terrain social. Le gouvernement est fébrile. On souhaite le retrait du projet de réforme des retraites.
Denis Tonnadre - secrétaire général adjoint Force ouvrière GirondeFrance 3 Aquitaine - Dimanche en politique
Les syndicats ont adressé une lettre ouverte au chef de l'État pour lui demander de les recevoir, sans réponse à ce jour. Les centrales syndicales ont acté le principe de deux autres journées de mobilisation les 11 et 15 mars pour tenter encore d'inverser le cours des choses.
Adhésions en hausse
Ce conflit social profite aux syndicats qui enregistrent une hausse nette des adhésions depuis début janvier. "C'est souvent le cas dans un tel contexte", observe le représentant de FO.
Outre la réforme des retraites, les centrales syndicales se penchent sur d’autres dossiers actuellement, comme celui de la transition écologique.
Des discussions sont en cours avec le conseil régional de Nouvelle Aquitaine pour évoquer l'éco- socio-conditionnalité des entreprises. L'intersyndicale demande que les aides publiques versées aux entreprises soient conditionnées au respect de l'environnement. Un vaste sujet, moins grand public que celui sur la réforme des retraites, mais aux enjeux majeurs.