Ce dimanche, un touriste voulant visiter L'Eglise Notre-Dame en plein centre historique de Bordeaux a agressé un bénévole, le menaçant d'une lime à ongle. Une plainte a été déposée. Réactions d'un témoin et du curé de la paroisse.
"Les gens deviennent complètement fous" résume Maxime 22 ans.
Il a été témoin d'une partie de la scène alors qu'il se promenait place du Chapelet à deux pas du Grand théâtre et des allées Tourny. Un quartier chic et tranquille surnommé le Triangle d'or de Bordeaux.
Devant l'Eglise Notre-Dame, Maxime voit pourtant deux hommes se battre dont un avec un objet pointu, une lame qu'il ne distingue pas bien, peut-être une lime à ongles mais il n'en est pas sûr. Il tente de calmer les esprits, essaie de comprendre ce qui se passe. Il prend l'"arme" et la donne à la victime potentielle.
"Et là L’agresseur a repris la lame. Il est devenu complètement fou et a essayé de lui planter la lame. Un autre témoin a du intervenir. Il ne voulait plus lâcher sa lame".
A deux, ils parviennent à le plaquer au sol avant l'arrivée de la police, prévenue par un appel au 17.
Le prêtre de la paroisse, Jean-Clément Guez, lui, présidait l'Eucharistie au moment des faits mais il s'est entretenu depuis avec le bénévole agressé, un homme de 55 ans qui est chargé d'accueillir le public et de faire respecter les gestes barrière : se laver les mains avec du gel hydro aloccolique et porter un masque.
Ce sont ces contraintes que le touriste, âgé de 73 ans, n'aurait pas supportées. Il se serait aspergé les jambes avec le gel, aurait catégoriquement refusé de porter le masque mais aurait néanmois déambulé dans l'Eglise alors qu'un office était en cours avant de ressortir. Il serait rentré à nouveau brandissant une lime à ongles et proférant des menaces à l'encontre du bénévole. Le Père Guez y voit l'expression d'"une grande peine"
Ce touriste qui a peut-être des faiblesses psychologiques vit avec une très grande peine l'état de tension lié à la Covid. Ce sont des gens qui perdent pied dans leur quotidien et n'arrivent plus à ajuster leur comportement face à des contraintes sanitaires compréhensibles.
Maxime revient après coup sur son intervention :
Sur le moment Je me suis dit encore une attaque au couteau. Je n'ai pas réfléchi. Les gens deviennent complètement fous. Ils sont capables de sortir une lame dans ce quartier du Triangle d'Or de Bordeaux juste parce que ce n'était pas possible de visiter l'Église à ce moment là. C’est incroyable.
Les faits n'ont rien à voir avec les multiples agressions par arme blanche relevées cet été dans Bordeaux. Mais une plainte a été déposée pour violence avec arme par destination sans Incapacité Temporaire de Travail. Le bénévole de la paroisse a consulté la cellule d'accueil d'urgences des victimes d'agressions au CHU de Bordeaux. L'agresseur présumé est toujours en garde à vue ce dimanche soir.
Dans un communiqué publié ce dimanche soir, le diocèse de Bordeaux relate les faits et "déplore cet incident". Il "renouvelle sa confiance au curé de la paroisse Notre-Dame et aux bénévoles qui permettent aux célébrations de se tenir dans de bonnes conditions sanitaires".
Communiqué de presse du diocèse de Bordeaux suite à "l'altercation de ce dimanche 6 septembre"