L'actuel maire de Bordeaux et candidat aux municipales a touché des allocations chômage pendant 2 ans alors qu'il percevait également des indemnités d'élu. Le site Médiapart dénonce cette situation de cumul dans un article paru mercredi. L'élu s'étonne de ces révélations à quelques jours du scrutin.
"Elus à plein temps et payés par Pôle emploi" tel est le titre de l'article paru mercredi sur le site d'information Médiapart.
Il pointe du doigt l'actuel maire d'Angoulême Xavier Bonnefont ( LR ) et celui de Bordeaux Nicolas Florian ( LR ), tous deux candidats à leur propre succession.
Ces deux hommes ont perçu des allocations chômage alors qu'ils recevaient par ailleurs des indemnités d'élus.
La situation n'a rien d'illégale précise Médiapart qui s'interroge toutefois sur la pertinence d'un tel cumul. Car "un chômeur est censé rechercher activement du travail" rappelle Médiapart. Or, "comment un élu, déjà au four et au moulin, peut-il prétendre chercher une activité complémentaire ?"
Le maire de Bordeaux confirme avoir reçu des allocations de retour à l'emploi entre mai 2014 et avril 2016 d'un montant de 58 euros par jour, "conformément aux dispositions légales et après avoir cotisé pendant plusieurs années d'activité".
Il affirme par ailleurs avoir "répondu sans réserve aux obligations de recherche d'emploi". "J'y ai consacré le temps nécessaire, ce qui a été validé par Pôle Emploi qui a maintenu le versement des allocations jusqu'à épuisement de mes droits".
Nicolas Florian a perçu au total 76 801 euros brut sur l'année 2015 en cumulant son indemnité annuelle de 2e adjoint en charge des finances de 30 563 euros brut, son indemnité annuelle de conseiller régional de 33 466 euros brut et son indemnité de conseiller métropolitain de 12 772 euros brut pour 2015 a relevé Médiapart. Il a par ailleurs pendant la même période obtenu 1741 euros par mois au titre de son allocation chômage.
Le maire de Bordeaux, dans sa réponse à Médiapart, s'étonne de voir des informations confidentielles et personnelles ainsi révélées.
"Elles émanent certainement de personnes très proches de Pôle emploi" souligne t-il et s'interroge : "Est-ce une pure coïncidence si cette information est diffusée à moins d'une semaine du scrutin municipal ? Bien sûr je ne le crois pas".
Nicolas Florian n'a pas souhaité répondre à nos questions nous renvoyant sur sa réaction publiée dans l'article de Médiapart.