Ombrière sur la rocade et panneaux solaires sur la base sous-marine : les grands projets de Bordeaux autour du photovoltaïque

La Mairie de Bordeaux mise sur l'énergie solaire et défend des projets d'envergure dans le domaine de l'énergie. Pierre Hurmic veut faire en sorte que d'ici à deux ans, sa ville puisse être alimentée à 41 % grâce aux énergies renouvelables et affiche de grandes ambitions.

"Quand on a gagné les élections en 2020, l'autonomie énergétique de la ville était de 3 %. Notre objectif est d'atteindre 41 % en 2026". L'objectif, audacieux, est rappelé par Claudine Bichet, adjointe à la maire de Bordeaux, en charge de la Transition écologique. 
Pour atteindre ce seuil, la ville souhaite atteindre le pallier de 20 % d'ici à cette fin d'année. Face à ce défi de taille, la municipalité se veut rassurante. "On est vraiment sur la bonne trajectoire" se félicite l'élue qui veut que la ville produise elle-même son énergie renouvelable afin de satisfaire ses besoins. Tous les moyens sont bons pour y parvenir. 

Derrière ces 41%, il y a des actions de rénovations énergétiques, le fait qu'on isole nos bâtiments, qu'on les rénove de manière performante énergétiquement et le fait qu'on va produire de l'énergie.

Claudine Bichet

Adjointe à la Mairie de Bordeaux en charge de la transition écologique

Les équipements mis en place par la ville sont, à l'heure actuelle, essentiellement des installations de réseaux de chaleurs urbains, le solaire thermique et les pompes à chaleur "même si ce n'est pas ce qu'on va privilégier" précise l'élue, concernant ces dernières. 

Priorité aux sols déjà artificialisés

"À terme, le solaire sera la première source d'énergie renouvelable de la ville de Bordeaux, précise l'élue à la transition écologique. Les réseaux de chaleur urbains seront juste derrière"

On est vraiment sur une solarisation de notre patrimoine quasi systématique

Claudine Bichet

Adjointe de la Mairie de Bordeaux en charge de la transition écologique

Pour pouvoir étudier techniquement la faisabilité de chaque projet, et leur pertinence, la ville se base sur un audit du patrimoine réalisé depuis le début du mandat de Pierre Hurmic.  Le maire l'a précisé, il est indispensable de "saisir l'opportunité d'un foncier disponible". Comme le précise son ajointe, " l'idée, c'est d'embarquer tout le monde et de donner la priorité à nos sols qui sont déjà artificialisés". 

Cette année, de nombreux chantiers municipaux aboutiront en termes d’équipement photovoltaïques : quatre groupes scolaires : Les Aubiers, Stéhelin, Brazza et Nuyens, deux gymnases à Grand parc et Bassins à flots, ainsi que la piscine du Grand parc.

Recouvrir la Base sous-marine 

Dernier projet en date, l'aménagement de panneaux photovoltaïques sur la toiture d'un des bâtiments emblème de la ville : la Base sous-marine. C'est dans ce lieu chargé d'histoire et avec ce projet monumental que le maire de la Ville de Bordeaux a choisi d'évoquer son grand projet pour une "ville solaire".

Dans un premier temps, la municipalité lance un appel d'offre aux entreprises afin de couvrir 9 200 m² de toiture du lieu. À terme, le vaste bâtiment pourrait être couvert d'un parc allant jusqu'à 25 000 m².  Avec ces premiers 9 200 m², la production d'électricité devrait permettre d'alimenter 130 foyers par an, chauffage compris.

L'autorisation d'occupation temporaire proposée par la mairie serait de 30 ans. Avis aux entreprises, la date limite de réponse à l'appel d'offres est le 19 avril 2024 à 12h.

Autre projet en discussion : "la rocade solaire"

Depuis 2022, le Maire de Bordeaux soutient un projet de solarisation des 45 km de rocade appartenant à l'État. Porté devant Matignon au mois de septembre 2023, le projet avait déjà été défendu devant le Ministre des Transports, Clément Beaune, en 2022. Pierre Hurmic vient de se voir autoriser, par la Préfecture de Gironde, à procéder à un essai sur une portion du boulevard Aliénor d'Aquitaine. 

Ce projet, mené par un collectif d'ingénieurs, d'architectes, de médecins dont des pneumologues et de chercheurs, ambitionne de déployer quelque 630 ombrières photovoltaïques, soit 2 millions de panneaux solaires en surplomb de la voie périphérique bordelaise. 

Placés à 17 m de haut au-dessus des voies de circulation, soit l'équivalent d'un immeuble de 6 étages, ces panneaux, outre la captation d'énergie solaire, devraient permettre de rafraîchir la rocade en l'ombrageant, mais également de récupérer les eaux de pluie et de capter les gaz à effets de serre. Ils devraient à terme alimenter 420 000 foyers de la métropole en électricité. 

Selon l'ingénieur Jean-Claude Laisné, porte-parole du collectif, qui a eu cette idée il y a douze ans, le test pourrait être effectif dès 2025.  

Séduire et aider les particuliers 

"Dans le cadre de notre accompagnement à la rénovation énergétique portée par Bordeaux Métropole, on a des aides à la solarisation pour les privés, précise Claudine Bichet. On est en train de travailler pour voir comment à amplifier les processus d'accompagnement. On essaye surtout de travailler sur ce qui est en amont, le conseil". Ce conseil est gratuit, par le biais des espaces France Rénov', financés par Bordeaux Métropole. 

Des projets qui semblent séduire les particuliers. En trois ans, les demandes d'autorisations d'installations de panneaux photovoltaïques en Mairie ont été multipliées par 7. Sur 276 demandes, la Mairie indique n'en avoir refusé qu'une petite dizaine. 

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