Une manifestation contre la ligne à grande vitesse reliant Bordeaux à Toulouse a réuni 300 personnes ce samedi à Saint-Macaire. Les opposants souhaitent voir l'argent public investi dans les lignes du quotidien.

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Ils sont environ 300 à avoir répondu à l’appel du collectif LGV Nina (Ni ici, ni ailleurs), ce samedi à Saint-Macaire dans le sud-Gironde. Ils sont venus en voiture, à pied, en vélo… ou en train. Deux convois, partis de Marmande et de Bordeaux, ont permis d’alimenter le cortège. Venir à Saint-Macaire en TER, un symbole pour cette manifestation contre le projet de ligne à grande vitesse, et centrée ce samedi sur les trains du quotidien.

Les opposants dénoncent en premier lieu un gaspillage d’argent public et le manque de moyens alloués aux lignes régionales. “Quand on apprend que les trains ne s'arrêtent pas à Saint-Macaire parce qu’il manque des bouts de quai, et qu’on va dépenser de l’argent pour un train que vont emprunter très peu de gens et qui va défoncer des hectares de forêt… On n’a pas besoin de dégâts supplémentaires faits par l’homme, proteste une manifestante. Ce n’est pas le moment de dépenser de l’argent pour faire un projet pour quelques élites, et pour la mégalomanie de quelques élus régionaux qui sont très loin de la vie quotidienne de ce milieu semi-rural.” 

Outre les habitants vivant près du tracé prévu de la LGV, certains cheminots ont rejoint le cortège en soutien aux usagers des TER. “On suit de près tout ce projet alternatif, on voulait se solidariser avec eux, affirme Lionel Delaveau, cheminot et militant Sud Rail. L’état va engager 14 milliards alors qu’au quotidien, pour la maintenance et la régénération des voies au niveau national, on accorde un budget de 2,8 milliards par an. Il y a des problèmes sur tout un tas de lignes. Entre Bordeaux et Saintes, on roule à 60 km/h sur 40 kilomètres, les caténaires sont fatiguées, on réduit la vitesse dès qu’il fait trop froid ou trop chaud.”

Les élus locaux mobilisés

Enfin, les élus des communes concernées ont également répondu à l’appel, afin d’exprimer leur crainte de voir leurs gares désertées. “Notre commune s’est clairement développée grâce à la gare. Nous avons accueilli énormément de nouveaux arrivants venus de grandes métropoles et qui ont voulu s’installer car nous avons une qualité de vie et des services publics, soutient Cédric Gerbeau, maire de Saint-Macaire. Ces citoyens qui voient disparaître ce service de proximité sont en train de se poser des questions. Ils risquent de se délocaliser et dépeupler ce territoire pour se rapprocher d’autres gares, qui elles ont des propositions d’horaires au quotidien.”

Si le projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse est toujours sur les rails, le ministre des transports Clément Beaune s’est récemment engagé à rencontrer les élus locaux opposés au Grand Projet Sud-Ouest (GPSO).

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