Avec la sécheresse, le niveau de la rivière le Ciron est en baisse. Les conséquences se font déjà ressentir au niveau du tourisme, et pourraient, si le phénomène perdure, influencer l'écosystème local.
C'est une sortie incontournable pour les vacanciers venus découvrir le sud de la Gironde : la balade en canoë sur le Ciron. La rivière, longue d'une petite centaine de kilomètres, offre une promenade ludique et rafraichissante à travers la forêt, les gorges et les canyons. L'idéal pour les amateurs de tourisme vert.
Sauf que cette année, la promenade se fait plus difficile. En cause : le niveau du cours d'eau, qui ne cesse de baisser au fil des mois.
"Obligés de tirer les canoës"
Nicolas Augey est bénévole dans le club de canoë-kayak de Bernos-Beaulac. Même si des barrages permettent de maintenir un niveau d'eau suffisant pour la pratique, il mesure chaque jour les effets de la sécheresse, .
"Les niveaux sont beaucoup plus bas que d'habitude, il y a une centaine de mètres où il y a vraiment très peu d'eau, et on est obligé de tirer les canoës", explique t-il. "Ca fait partie un peu du charme du truc : on descend, on prend un peu la température de l'eau".
Un point de vue partagé par Michel Lamarlère, un vacancier venu profiter du Ciron, qui a trouvé le niveau "plus bas que d'habitude". "Il n'y a pas beaucoup d'eau. Ca frotte souvent, mais on a pied, l'eau est bonne... C'est un plaisir !"
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Un niveau d'eau de fin de saison
Chaque été, le club de Bernos-Beaulac loue une centaine de canoës. Et même si l'optimisme est de mise, les conséquences d'une trop forte baisse du débit d'eau seraient désastreuses. "On est sur un niveau d'eau qui correspond plutôt à une fin de saison, explique Nicolas Augey qui attend "avec impatience", les précipitations annoncées ce week-end.
"Il y a quand même un peu d'inquiétude, on aimerait que les gens puissent profiter à fond du Ciron. Si on ne peut pas permettre aux gens d'en profiter et que nous devions, en plus, nous mettre en danger économiquement pour le reste de l'année, tout le monde a à y perdre. Mais on s'adapte ! ".
Inquiétude sur la température de l'eau
Max Laprie, technicien au Syndicat mixte d'aménagement du bassin versant du Ciron, surveille lui aussi avec attention le débit d'eau de la rivière. "On est tôt dans la saison, et ça va baisser encore. Ca reste préoccupant même si on n'est pas encore aux débits d'étiage qu'on a pu connaître en 2003", explique-t-il.
Le technicien s'inquiète notamment pour la température de l'eau, à la hausse.
Moins on a de débit, plus l'eau chauffe. Plus l'eau chauffe, plus ça va jouer sur des facteurs comme l'oxygène, le PH... Et ce, même si on a la chance d'avoir une couverture végétale qui protège des chaleurs intenses.
Max Laprie, technicien au Syndicat mixte d'aménagement du bassin versant du CironFrance 3 Aquitaine
Actuellement, le nombre et la nature des poissons n'est pas encore impacté par ces modifications. Mais l'écosystème serait forcément affecté si la sécheresse devait s'éterniser, ou devenir chronique. Certains affluents du Ciron sont eux, déjà à sec.