Le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a rencontré trois fois l'ancien Président de la République. Des "moments historiques" pour ce Républicain d'une toute autre génération. Dans la rue, les souvenirs des passants sont plus mitigés...peu se rappellent des actions passées du président corrézien.
"Quand on serrait la main de Jacques Chirac, il vous enlaçait, il vous prenait, il était chaleureux" se souvient Nicolas Florian avec beaucoup d'émotion.
Celui qui a succédé à Alain Juppé à la mairie de Bordeaux avoue s'être lancé en politique sous la présidence de Jacques Chirac.
"C'était quelqu'un d'attachant, de très accessible, il aimait les gens, il aimait la France" affirme le quadragénaire, rappelant que Jacques Chirac en 1995 "c'est l'arrêt des essais nucléaires, c'est l'abandon du service militaire, c'est le discours de Johannesbourg sur la planète et l'environnement (le fameux "notre maison brûle mais nous préférons regarder ailleurs" en 2002). "Il avait une vision pour la France et le monde".
Sur la place de la mairie, la question est posée aux passants. Que retiendrez-vous de Jacques Chirac ?
Un jeune quinquagénaire affirme qu'il ne va pas regretter celui qui a supprimé le service militaire, "ça a donné plein de bonheur à beaucoup de gens de ma génération" assure t-il.
Pour une étudiante originaire du Limousin cet ancien Président "a beaucoup fait pour la ruralité et les agriculteurs" et elle l'en remercie. Elle dit avoir aimé sa "simplicité" même si elle semble bien jeune pour avoir pu apprécier le caractère d'un homme qui a quitté le pouvoir en 2007.
Un septuagénaire souligne lui son refus d'engager la France dans la guerre d'Irak voulue par les américains en 2003. "Il a permis à la France de retrouver une grandeur" pense t-il.
Pour de nombreuses autres personnes, les souvenirs sont beaucoup moins marqués.
"Il était formidable" dit un homme proche de la cinquantaine. Cependant à la question, que retenez-vous de lui ? Rien de concret, juste un "il était proche des gens".
"Il a fait beaucoup de choses" dit encore une femme un peu plus âgée, sans pouvoir toutefois nous parler de ce qu'il a réellement réalisé.
Un jeune couple, visiblement fan - sa disparition est "un gros drame" disent-ils - ne parvient pas non plus à donner des exemples concrets. Ils avancent simplement "il faut retenir quelque chose de grand chez cet homme" mais sans vraiment savoir quoi.
Un retraité mérignacais conclut : "ce n'était pas un meilleur président que les autres. Ils se valent tous, ils veulent le pouvoir.
Les intérêts des autres, sans être méchant, ils s'en foutent".