Alors que l'Hôtel de Région de la Nouvelle-Aquitaine va afficher le 27 août le portrait de Sophie Pétronin sur ses murs pour soutenir la Bordelaise, ses proches interpellent le président de la République et lui reprochent son trop long silence après 600 jours.
Voilà maintenant plus de 600 jours que Sophie Pétronin est retenue en otage au Mali par le groupe islamique Aqmi. Une date symbolique pour les proches de l'humanitaire française qui lancent un nouvel appel à l'aide.
La Bordelaise de 75 ans est détenue depuis le 24 décembre 2016 et voit son état de santé décliner. Elle est atteinte d'un cancer et de paludisme, sa famille se demande combien de temps encore va-t-elle souffrir.
Les collectivités prennent position
Pour la soutenir, la Nouvelle-Aquitaine a décidé d'afficher son portrait sur l'hôtel de Région. Après l'Île-de-France et les Hauts-de-France, sa région d'origine franchit le pas.
Les collectivités prennent position grâce au travail de l'association SOS Otages et du collectif Libérons Sophie. Le président de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, rencontrera ses proches le 27 août prochain.
"C'est très important pour nous, ça nous permet de tenir dans toutes les difficultés qu'on traverse", explique Arnaud Granouillac, le neveu de Sophie.
Autre soutien, le député du Médoc, Benoît Simian (LREM) qui affichera le portrait sur sa permanence à Eysines. Lui qui soutient la famille depuis le début pourrait aussi être un relais auprès du président de la République.
Emmanuel Macron silencieux
Car c'est à Emmanuel Macron que s'adressent désormais les proches de l'otage. Les lettres adressées à l'Elysée sont restées sans réponse. "Est-ce-qu'il faut aller s'asseoir devant le Fort de Brégançon ?", se demande Arnaud Granouillac.
La famille a besoin de réponses après 600 jours d'absence. En juin dernier, dans une vidéo diffusée par ses ravisseurs, Sophie se disait "oubliée" par le chef de l'Etat.
Ses proches sont dans l'incompréhension. Ils veulent savoir ce que le Président compte faire, et qu'il leur dise "les yeux dans les yeux". L'attente et le silence deviennent "insupportables" : "On est vraiment seuls et abandonnés".
Le ministère des Affaires étrangères contacté par nos soins ce lundi 20 août répond comme en juin dernier après la diffusion de la dernière vidéo : "Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères est en relation constante avec la famille de Mme Pétronin."
Tous les services de l’Etat sont mobilisés au profit de notre compatriote."
Ce à quoi le porte-parole du ministère ajoute : "Pour des raisons évidentes de sécurité et d’efficacité, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères continuera d’observer la plus stricte discrétion."
Née à Bordeaux, Sophie Pétronin dirigeait depuis une vingtaine d’années une ONG au Mali venant en aide aux enfants malades, malnutris, défavorisés. C'est au Nord du pays qu'elle a été enlevée en décembre 2016.