Soldes hiver 2022 : un démarrage très faible à Bordeaux en pleine crise du Covid-19

Le premier grand rendez-vous majeur de l’année pour le commerce indépendant est frappé de plein fouet par la flambée épidémique. Télétravail, fermetures de classes n’arrangent pas les affaires des commerçants, entre philosophie des uns et colère des autres .

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Premières jorunées des soldes, qui sonnent l’heure d’une période de huit semaines de prix à la baisse. Les commerçants sont prêts pour ce marathon, mais les consommateurs ne sont pas là ou peu.  Les magasins n’ont pas été envahies par l’afflux de la clientèle.

Cette responsable d’une boutique de mode du vieux Bordeaux n’est pas surprise du peu d’affluence. Elle veut garder espoir. D’ordinaire, cette période lui permet de doubler à minima son chiffre d’affaires.

On a eu très peu de monde aujourd’hui mais le premier jour, ce n’est jamais la bataille.

Sandy hébert propriétaire du magasin de mode « Le psyché d’holly »

France 3 Aquitaine

" On le sait, pour nous ça débute le week-end et comme on a des stocks comme jamais, on espère bien travailler."

Plus de queue pour faire les tests

Les soldes sont stratégiques dans la vie d’un commerce indépendant. Ce directeur d’une entreprise familiale issu de la cinquième génération ne décolère pas.

D’habitude j’ai 30 personnes qui attendent à l’ouverture. Ce matin personne devant chez moi mais une file d’attente à côté pour les tests. Je n’ai jamais connu ça. Un premier jour normalement c’est énorme.

Colas Michard, Directeur général Michel Ardillier

France 3 Aquitaine

" Aujourd’hui, je vais faire 15 à 20% de moins en quantité mais je vais compenser par de la vente haut de gamme."
Et ce patron de cette institution du centre de Bordeaux, d’ajouter :

Si le public n’est pas au rendez-vous c’est normal, on fait régner l’anxiété on ne parle dans les médias que de virus, de tests, d’écoles, etc…pas un mot sur les soldes depuis une semaine alors que c’est un pan de l’économie...je suis très énervé oui !

Colas Michard - directeur général "Michel Ardillier"

France 3 Aquitaine

Des sources d'inquiétude

Si les observateurs s’accordent pour dire que les ventes en ce début d’année étaient déjà faibles, aujourd’hui les clients ne se sont donc pas précipités comme le veut la tradition pour dénicher les bonnes affaires. La contamination inquiète les plus âgés. 

Je suis juste venue regarder un peu dans les vitrines mais je n’ai pas vraiment envie de rentrer faire des achats, le virus circule tellement et puis je ne suis pas pressée.

Témoignage recueilli dans le centre de Bordeaux

France 3 Aquitaine

Epidémie et surtout télétravail, deux paramètres dont les effets sont rudes constate Christian Baulme, le patron de l’association des commerçants de Bordeaux.  

Avec le télétravail, les personnes ne bougent pas, elles n’ont pas besoin de s’habiller de la même manière, elles sont devant un écran alors il est logique qu’elles commandent directement sur internet.

Christian Baulme, président de la Ronde des quartiers

France 3 Aquitaine

Cette jeune fille néanmoins ne cache pas son bonheur de profiter de ses deux heures de répit en toute tranquillité.

J’avais économisé exprès pour les soldes. Alors il fait beau, le temps est sec et comme être toute la journée en télétravail ça saoule, je suis venue me faire plaisir.

Témoignage recueilli dans le centre de Bordeaux

France 3 Aquitaine

Mais pas de quoi rassurer le commerce traditionnel et certains secteurs qui connaissent la double peine comme la parfumerie.

Pour la deuxième année, nos ventes de maquillages vont être en chute libre.

Claire conseillère en parfumerie, Elysées parfums

"C’est catastrophique, le télétravail mais surtout le masque les personnes qui se maquillaient ne le font plus sauf les yeux. Heureusement pour les soldes nous avons une clientèle fidèle."

Les soldes auraient-elles encore un sens alors que les soldes privées ont déjà débuté et les remises permanentes sont devenues des méthodes marketings. Selon Christian Baulme elles ne seraient pas aussi impactantes que certains le disent. "Ces soldes c’est le seul moment où un commerçant peut vendre à perte. Quand on vend à moins 70% vous comprenez bien qu’un commerçant ne gagnent pas d’argent mais cela a plusieurs avantages, récupérer de la trésorerie et vider les stocks."

Et il se veut optimiste. "Les ventes de décembre avaient interpellé et alerté sur un risque de début d’année difficile.  Les commerçants ont donc choisi d’anticiper et de démarrer avec des remises dès le départ à 50 %. Du rarement vu en temps normal."

Et de conclure que cette journée ne signifie pas grand-chose, il n’est pas utile de spéculer. " La réalité des soldes c’est deux semaines. Tout commence après le deuxième week-end et dure 15 jours. Ces deux semaines décisives permettront de savoir si le cru 2022 a été de bonne facture ou pas."

Beaucoup de consommateurs bordelais disent cette année qu’ils vont se tourner pendant ces huit semaines vers des produits de fabrication française. Un rêve qui restera inassouvi pour Christian Baulme.

Il faut être réaliste sur le marché actuel, ce produit n’existe toujours pas ou si peu, le produit d’importation continue d’être largement dominant.

Christian Baulme - président de la ronde des quartiers

France 3 Aquitaine

A Bordeaux comme ailleurs, les soldes concernent à 80 % des accessoires pour la personne ( vêtements, chaussures…) et 20% d’accessoires maison.

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