Après un périple de 10.000 kilomètres, Barthélémy Lambert et son frère Matthias ont posé le pied sur l'île déserte de Saint-Paul, dans l'océan Indien. C'est là qu'en 1874, leur arrière-arrière-grand-père, Ernest Mouchez, avait accompli une mission pour calculer la distance entre la Terre et le soleil. Pour lui rendre hommage, les deux hommes y ont installé une plaque commémorative. Récit.
"Hier, c'était toi, à peine plus vieux que moi aujourd'hui", ses mots résonnent en lui... Barthélémy Lambert peine à retenir ses larmes en évoquant son aïeul, l'ancien marin, militaire et astronome Ernest Mouchez. "Toi qui arpentais cette grève perdue au milieu de l'océan Indien".
Ce discours, et la plaque posée devant lui et son frère Matthias, c'est l'aboutissement d'un projet fou, à l'autre bout du monde, sur l'île de Saint-Paul, au bout milieu de l'océan Indien. "J'ai accompli un rêve, et finalement, c'est pas si fréquent que ça d'accomplir un rêve", raconte Barthélémy Lambert.
Avec son frère, ils ont parcouru plus de 10.000 kilomètres, de la France à une petite île de l'océan Indien, là où, en 1874, leur arrière-arrière-grand-père Ernest Mouchez était venu réaliser une mission : profiter du passage de Vénus pour calculer la distance entre la Terre et le soleil. "C'est un des points les plus isolés du globe, une île très protégée, classée en zone de protection intégrale. Cela a été très difficile d'obtenir toutes les autorisations. Et fouler la même terre que lui, jamais, j'aurais pensé vivre ça un jour".
"Moins de 2.000 personnes" ont posé le pied sur cette île
Après trois ans de préparation, l'occasion d'obtenir les fonds nécessaires pour leur traversée, les dérogations pour aller sur ce sanctuaire naturel, d'ordinaire interdit d'accès, les deux frères girondins ont posé le pied sur cette île. "Selon un historien qui nous accompagnait, moins de 2.000 personnes ont posé le pied sur cette île", avance fièrement Barthélémy Lambert.
L'ancien volcan, perdu dans l'océan Indien, a donc été le terminus du projet "Vénus en vue". Trois explorateurs, le capitaine Ernest Mouchez, puis, 150 ans plus tard, ses descendants Matthias et Barthélémy, seront venus sur Saint-Paul. De quoi continuer d'écrire l'histoire d'une famille passionnée de découverte.