Le 27 décembre 1999, la centrale nucléaire du Blayais subissait un incident de niveau 2 sur 7 sur l’échelle internationale des événements nucléaires. Son système de secours de refroidissement des réacteurs a été inondé par les eaux de l'estuaire de la Gironde et mis hors service.
A chaque tempête tous les regards se tournent vers la centrale du Blayais. Ses quatre réacteurs nucléaires alimentent toute la Nouvelle Aquitaine. Des enrochements et une digue de protection de 8 mètres 50 de haut ont été construits en front d'estuaire au lendemain de la tempête Martin survenue le 27 décembre 1999…
Deux réacteurs sur quatre stoppés pendant plusieurs semaines après la tempête de 1999
La digue de l’époque avait été totalement submergée par la houle de l’estuaire de la Gironde provoquant l’inondation du système de secours de refroidissement de la centrale du Blayais. Deux réacteurs avaient été stoppés en catastrophe. La route ayant été inondée, la centrale était restée isolée de tous moyens de secours extérieurs pendant quatre à sept heures. La direction avait alors mis plusieurs jours avant de communiquer l'information.
Vingt après, EDF a pris les devants pour communiquer sur la sécurité du site. La presse a été invitée à une démonstration d’intervention en urgence fictive le 27 novembre dernier. Cette Force d'Action Rapide du Nucléaire (FARN) est une force spéciale d'intervention, créée en 2011 par EDF, après l'accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima.
Avec les digues réhaussées et le dispositif de protection actuel, je peux assurer que la centrale est en sécurité en cas d'intempéries comme en 1999 et même au-delà.
Séverin Buresi - directeur de la centrale du Blayais EDF -
"La centrale est en sécurité" selon EDF
Patrick Maupin est militant anti-nucléaire à Greenpeace, il fait partie d'un comité de suivi de la centrale du Blayais. Il n'est "pas rassuré par les discours d'EDF". Selon un document de l'autorité de sûreté du nucléaire, l'ilôt nucléaire de la centrale du Blayais a été construit en-dessous du niveau de la cote majorée de sécurité de l'estuaire, c'est-à-dire en-dessous du niveau des eaux.A Braud-et-Saint-Louis où se situe la centrale du Blayais, "on dort tranquille" selon le maire Jean-Michel Rigal. Avec le préfet, il est prévenu 24 h sur 24 h par EDF du moindre incident. Selon lui, l'exploitant joue parfaitement "la transparence".
Après 1999, il y a eu la tempête Xynthia en 2010 et il n'y a eu aucun problème. Les travaux de réhaussement des digues ont porté leurs fruits.
Jean-Michel Rigal, maire de Braud-et-Saint-Louis.
La centrale du Blayais est également protégée par une digue côté marais. Mais, avec le réchauffement climatique, les prévisionnistes annoncent des tempêtes plus fréquentes et plus fortes dans les prochaines décennies. On peut se demander si le dispositif de protection actuel sera suffisant...
[ VIDEO ] Le reportage à la centrale à découvrir ici ►
Les temps forts de la tempête et ses conséquences ► Retour en images en 3 mn 30