Terrain saccagé par des gens du voyage : après des mois d'occupation, le BEC Rugby voit enfin "le bout du tunnel"

À Pessac, les rugbymen du Bordeaux Étudiant Club ont découvert leur terrain d'entraînement saccagé par la communauté des gens du voyage, installée depuis six mois. Scandalisé par les dégradations, le club envisage de porter plainte.

"On peut tout comprendre, sauf les dégradations." Six mois après leur installation, la "centaine de caravanes" des gens du voyage a finalement quitté le stade André Lasserre à Pessac, la semaine dernière, laissant derrière eux une pelouse impraticable. Amas de terre, terrain gorgé d'eau et de boue, "sans parler des installations du club qui ont servi de latrines", souffle Eric Lanau, président du BEC Rugby.

"Il y a des machines à laver cassées partout, les rambardes ont été sciées, il y a même une carcasse de voiture au milieu du terrain, déplore-t-il, tout le monde est scandalisé." Pourtant, le président se veut optimiste. Pour lui, la libération du terrain va permettre de débloquer une situation dans laquelle le club, qui accueille plus de 300 licenciés, s'est enlisé depuis la saison dernière.

Un club-house temporaire

Déjà, l'année 2022 avait été marquée par l'occupation, certes moins longue, mais tout aussi embarrassante, des gens du voyage sur leur stade principal. "On n'avait plus de tribune, plus de terrain, on était obligés d'aller dans des vestiaires situés plus loin et réservés à l'athlétisme", indique Eric Lanau.

En solution de secours, les licenciés s'entraînaient sur des terrains alentours et bénéficiaient d'un local mis à disposition par l'Université de Bordeaux pour le stockage du matériel. Parallèlement, le club-house, fermé depuis deux ans pour des questions de sécurité, ne pouvait accueillir les joueurs après les rencontres et les caravanes présentes sur le terrain bloquaient la mise en place d'une solution alternative. Un problème de taille pour le club emblématique vieux de plus de cent ans, qui voyait son histoire s'entacher. 

"On entend beaucoup parler des fêtes du BEC. Les plus jeunes venaient pour l'ambiance, mais là, on ne pouvait même plus organiser des réceptions d'après-match, soulève le président Eric Lanau. Sans parler des cotisations payées par les licenciés pour des installations qui n'étaient pas à la hauteur."

Le départ des gens du voyage va permettre, d'ici au 13 novembre, de relancer l'installation d'un algeco temporaire visant à servir de lieu de réunion. Une solution transitoire en attente des aides du Conseil régional pour refaire le club-house, lui aussi dégradé. 

Une plainte pourrait être déposée

Le président de la section rugby estime le montant des réparations du terrain à plusieurs dizaines de milliers d'euros. "On n'a rien pu faire avant. Avec l'université, on subit de fait cet état", lâche-t-il, résigné.

Le Bordeaux Étudiant Club réfléchit toutefois à porter plainte contre X pour vol et dégradations de matériel. "Le mobilier, l'électro-ménager, les maillots et les trophées ont été dérobés ou vandalisés alors que nous espérions les retrouver pour le nouveau club house provisoire", précise Eric Lanau.

Nous ne voulons pas que les plus jeunes pensent que des dégradations peuvent être faites en toute impunité et que l'argent public peut tout rattraper.

Eric Lanau, président de la section rugby du BEC

à la rédaction web de France 3 Aquitaine

"On a touché le fond. La pente va peut-être s'inverser pour que les plus jeunes puissent enfin créer leur histoire", positive le président, qui espère que ses licenciés retrouvent des conditions classiques d'entraînement. 

De son côté, l'Université de Bordeaux a sécurisé l'entrée afin "d'éviter de nouvelles occupations". Les travaux de remise en état du terrain, déjà planifiés, mais reportés depuis l'occupation, devraient être reprogrammés dans les prochaines semaines. 

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