Que ce soit à Bordeaux, dans les Pyrénées-Atlantiques, la Dordogne ou encore les Landes, les restaurateurs font état d'une baisse de leur chiffre d'affaires. Globalement, les touristes étrangers sont au rendez-vous, mais les Français manquent à l'appel.

Le temps est gris, comme le moral de ce restaurateur landais. Pour Rémy Delage, le mois de juillet 2023 est à oublier : la météo n'a pas été au rendez-vous. "On est sur -15% de fréquentation sur le mois par rapport à l'année dernière, désespère le restaurateur de Vieux-Boucau-les-Bains. Maintenant, on va croiser les doigts pour août."

Pour les écoles de surf, le bilan est moins négatif, à en croire le gérant d'un club de la côte. "On a une petite baisse par rapport à l'année dernière, là, on a eu une semaine un peu plus creuse à cause de la météo", explique Robin Delmas. Mais globalement, il estime avoir quand même "beaucoup de réservations".

Du côté de l'office de tourisme, les chiffres sont même plutôt bons avec une fréquentation en hausse de 3% par rapport à l'an dernier sur la période du 1 au 26 juillet, avec beaucoup réservations de touristes qui arrivent à la dernière minute. 

Le Pays basque en berne

Un peu plus au sud, dans le Pays basque, les réservations de dernière minute se sont fait attendre... et ne sont jamais arrivées. "On était très optimistes de janvier à fin mai avec un rythme de réservations soutenu, nous étions même en avance par rapport à l'année 2022 qui était une très bonne année", se souvient Loic Péron, le président du syndicat départemental hôtellerie plein air 64.

"Au mois de juin, toute cette avance s'est effondrée, il n'y a pas eu de réservation de dernière minute comme on en a habituellement. On va attendre le mois d'août pour voir mais on sera peut-être entre -10 et -5%."

Loic Péron, président du syndicat hôtellerie plein air 64

France 3 Euskal Herri

Le territoire est pourtant une destination prisée pour les vacances d'été. Mais venir séjourner au Pays basque à un coût : 200 euros en moyenne la nuit dans un hôtel 3 étoiles sur la côte. Selon l'Union Métiers Industries Hôtellerie, la fréquentation risque de baisser : "entre -10 et -15%" par rapport à l'année dernière.

"On est une destination qui effectivement est un peu chère, l'inflation est partout et je pense qu'une partie de notre clientèle commence à en souffrir."

Jean-Pierre Istres, président de l'UMIH Pays basque

France 3 Euskal Herri

À Pau non plus, le début de saison n'a pas été à la hauteur des espérances. Mais les Tours de France femmes et hommes ont permis de limiter la perte de clientèle.

Les vacanciers étrangers, notamment espagnols, belges et anglais, sont restés fidèles à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Mais les estivants français manquent à l'appel. "C'est la clientèle qui vient d'Île-de-France et puis d'Occitanie qui est absente cette année", explique le directeur de l'office de tourisme de Pau, Sylvain Langer. "Il est encore tôt pour en expliquer les raisons, mais on a tous en tête le problème de l'inflation qui fait que les gens font attention à leurs dépenses."

Les activités culturelles ont la cote dans la métropole bordelaise

À Bordeaux aussi, les touristes étrangers ont répondu présents. "On a un peu moins de Français, mais un peu plus d'étrangers qui sont revenus, notamment les Anglais, les Américains, et on a une clientèle irlandaise aussi très présente sur ce mois de juillet", note Olivier Occelli, directeur général de l'office de tourisme Bordeaux métropole. Selon lui, la fréquentation est même en hausse de 8% par rapport à juillet dernier. 

"On est assez satisfaits, le chiffre d'affaires est plutôt en hausse avec des paniers moyens plus hauts que ce qu'on avait en 2019."

Olivier Occelli, directeur de l'office de tourisme de Bordeaux

France 3 Aquitaine

Les touristes étrangers ont généralement un pouvoir d'achat plus élevé et dépensent plus dans les activités culturelles. La cité du vin connait son deuxième meilleur mois de juillet avec 40 000 visiteurs. En revanche, les visiteurs dépensent moins chez les hôteliers et restaurateurs qui constatent une baisse de 15 à 20% de leur chiffre d'affaires par rapport à l'an dernier. 

Les touristes étrangers également présents en Dordogne

Enfin, la Dordogne dresse également un bilan en demi-teinte de ce mois de juillet. Dans la vallée de la Vézère, l'été touristique a du mal à démarrer, après un printemps pourtant prometteur. 

Avec néanmoins une grande tendance, là aussi la proportion de visiteurs étrangers est forte. "Je pense qu'il n'y a plus de Hollandais aux Pays-Bas, ils sont tous chez nous", plaisante Katia Veyret, la directrice adjointe de l'office de tourisme de Sarlat.

"On a beaucoup de Hollandais, beaucoup d'Espagnols, par contre les Français, on sent vraiment que c'est compliqué, ils sont moins présents. Beaucoup font attention aux tarifs."

Katia Veyret, directrice adjointe de l'office de tourisme de Sarlat

France 3 Aquitaine

Un portefeuille limité qui défavorise également les hôtels au profit des campings. Le mois d’août suivra-t-il la même tendance ? Trop tôt pour le dire, même si les réservations semblent annoncer une fréquentation plus élevée qu’au mois de juillet.

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