Des manifestations sont organisées dans de nombreuses villes d’Aquitaine pour dénoncer la nomination du Républicain Michel Barnier, au poste de Premier ministre. À Bordeaux, le rassemblement était prévu à 11h. Il a rassemblé entre 1 800 et 2 500 personnes.
Ils n’en veulent pas. À l’appel du Nouveau Front populaire, entre 2000 et 2500 personnes selon les organisateurs, 1 800 selon la Préfecture, se sont réunies place de la Victoire pour manifester contre la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre. Le groupe politique demande notamment la nomination de Lucie Castets, leur candidate, à Matignon. Dans la foule, des dizaines de syndicats professionnels et étudiants étaient présents.
"Trahison"
Dans le cortège ce samedi matin, des figures de La France insoumise ainsi que du Parti communiste et EELV sont présentes. Selon l'un des organisateurs, certaines personnalités politiques socialistes locales étaient également présentes, a contrario de la consigne nationale.
Parmi ces figures, Loïc Prud'homme a rappelé sa colère. "Il y a quand même une sidération. Là, on est dans une "dictamolle", où le coup d'État est silencieux. Quand deux tiers des Français disent non à ses politiques et qu’il les maintient quand même, les gens se sentent désarmés pour mettre un coup d’arrêt", indique le député, qui assure vouloir utiliser l'article 68 pour "destituer" le président de la République.
Ce samedi 7 septembre, le cortège s’est donc élancé, vers 11h, de la place de la Victoire. Après un passage cours d’Albret, puis rue des Frères Bonies, il a pris le cours Alsace Lorraine pour rejoindre la place de la Bourse. Le tram B a donc été interrompu entre Saint-Genès et Musée d’Aquitaine pendant plus d’une heure.
Dans le cortège, les manifestants oscillent entre dépit et colère. "Je veux dire en tant que citoyenne quand je ne suis pas gouvernée correctement et c'est le cas. J'ai besoin de sens, que les personnes fassent leur travail pour diriger la France de manière légitime, et là, ce n'est pas du tout le cas", indique Marie-Loup Courmont, une étudiante en recherche linguisitique.
Une perte de sens partagée par Eric Garin, un enseignant girondin. "Cette grande différence entre les résultats du vote et cette décision, c'est comme si nous étions dans un autre pays. Je manifeste aujourd'hui autant mon étonnement que ma sidération", souligne l'enseignant.
Avec cette nomination, on voit bien que la politique qui va être mise ne place sera la même que celle qui a été menée jusqu'ici.
Benjamin Soulémanifestant
Des propos mesurés que ne tiennent pas tous les manifestants. À quelques mètres de l'arrivée, sur les quais, Benjamin Soulé ne mâche pas ses mots. "C'est un déni de démocratie, un vol d'élection. Dans d'autres pays, on pourrait parler de dictature. Si on est nombreux aujourd'hui, c'est parce qu'on est beaucoup à partager ce sentiment que la constitution n'est pas respectée, que le choix de ce Premier ministre n'est pas en adéquation avec les résultats", insiste le programmeur de jeux vidéos.
Cette mobilisation, “contre le coup de force de Macron” est aussi l'occasion de réclamer également plusieurs mesures dont le SMIC à 1600€, la retraite à soixante ans ou encore le blocage des prix. D’autres rassemblements étaient organisés à Pau, Bayonne, Marmande (14h), Agen, Périgueux ou encore Bergerac.